Cette composition est l'ébauche d'un futur opéra dont le livret, de Giuliano Corti, est tiré de l'œuvre de Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra. « La possibilité de générer des architectures sonores, écrit Fedele, dans lesquelles on ne peut isoler les différents éléments pour les expliquer indépendamment du tout, est ce qui distingue la musique des autres représentations humaines. L'une des raisons principales qui m'ont incité à utiliser l'électronique fut précisément la volonté de m'affranchir du monde a priori des instruments traditionnels afin d'établir une nouvelle relation entre matériau et forme, convaincu que des formes nouvelles nécessitent des matériaux nouveaux. La transformation live d'un son concret peut se révéler satisfaisante, même dans ce qu'on appelle les « petits systèmes ».
Maja illustre parfaitement les propos du compositeur, puisque la voix et le piano se projettent dans les machines — tantôt unités périphériques, tantôt centraux d'activités génératrices et formelles préalablement ordonnées — d'où ils sortent transformés anamorphiquement.
Claudio Proietti, « Ivan Fedele », Les cahiers de l'Ircam, coll. Compositeurs d'aujourd'hui, 1996.