madria est un révérence musicale à Francesco Landini, le plus grand Maître du Trecento italien. C'est l'un des tout premiers compositeurs à intégrer dans ses œuvres des éléments autobiographiques ou des réflexions sur sa conception de la musique et il fut l'un des précurseurs de l'art de la première Renaissance à Florence.
madria (qui signifie « madrigaux » en vieil italien) tente – paradoxalement en apparence – de traverser d'un pied léger la « bagatelle » de six cents ans qui séparent l'époque de Landini de la nôtre.
Une aide décisive vient de l'effectif choisi (clarinette basse, accordéon et contrebasse), qui, sorte de nouvel ensemble de musiciens ambulants, de « Schrammel » (« musique de guinguette ») annobli, fait le lien avec le caractère dansant du modèle, combinant ainsi – tout aussi paradoxalement – une sorte de musica impura avec des raffinements souvent maniéristes.
« Chaque langage a sa structure propre, qu'on ne peut critiquer à l'intérieur de ce langage. Pour procéder a une critique du langage, il faut trouver un second langage, qui se rapporte au premier mais possède en même temps une autre structure. »
Johannes Schöllhorn.