Lonely Child est un long chant de solitude. Pour la construction musicale je voulais avoir un pouvoir total au niveau de l'expression, du développement musical sur l'œuvre que je composais sans utiliser d'accords, d'harmonie ou de contrepoints. Je voulais en arriver à une musique très homophonique qui se transformerait en une seule mélodie laquelle mélodie serait « intervallisée ». J'avais déjà composé la première mélodie, entendue au début de la pièce, pour des danseurs. Par la suite, j'ai développé cette mélodie en cinq fragments mélodiques « intervallisés », c'est-à-dire en ajoutant une note en-dessous d'une autre, ce qui donne des intervalles, des tierces, des quintes, des secondes mineures, des secondes majeures, etc. Si on fait une sorte d'addition des fréquences de chacun des intervalles, on arrive à un timbre. Il n'y a donc plus d'accords et toute la masse orchestrale se trouve alors transformée en un timbre. La rugosité et l'intensité de ce timbre dépendent de l'intervalle de base. Musicalement, j'avais une seule chose à maîtriser qui, par automatisme, d'une certaine façon, devait engendrer tout le reste de la musique, c'est-à-dire de grands faisceaux de couleurs !
Claude Vivier.