Le comportement instrumental et la forme proprement dite de cette œuvre sont déterminés par l'orchestration excentrique, insolite et la présence d'un violoncelle plus concertant que réellement soliste... Les régions de timbres et de registres se suivent en zones indépendantes, presque étrangères entre elles, mais restant cependant fortement homogènes au travers d'un processus de « dérivation continue » du matériel.
L'instrument soliste, bien que fortement impliqué, ne cherche pas à s'exprimer dans la virtuosité mais plutôt à rendre plus spécifique, plus clairement intelligible, la plasticité des images.
Franco Donatoni
C'est un « mouvement » pour violoncelle soliste et orchestre de chambre (19 musiciens) selon une nomenclature originale proposée au compositeur par Paul Méfano qui en fut l'instigateur. Comme dans d'autres œuvres de cette époque, c'est par groupes que Donatoni traite les instruments de sa partition :
- Groupe de vents (4 flûtes, 4 clarinettes)
- Groupe de cordes (3 violons)
- Groupe grave (contrebasson, tuba contrebasse et contrebasse à cordes)
- Groupe de percussions et de claviers
Il en résulte des blocs sonores aux contours bien délimités, formés le plus souvent par une accumulation verticale et horizontale de mélismes souvent similaires. La succession, la reprise et la superposition de ces blocs forment un discours orchestral très fourni sur lequel le violoncelle solo vient inscrire sa partie concertante. Le point d'orgue qui, au centre de l'œuvre crée une césure angoissante, n'est pas sans relation avec le déroulement de la vie du compositeur...
Alain de Chambure, notice du cd Adda 581143, Donatoni par l'Ensemble 2e2m.