Grand mouvement pour instrument seul où l’on remarque avant tout la succession de fragments très diversifiés qui développe la dramaturgie de l’œuvre. Si la matière musicale semble saisissable, car elle procède par association historique, le potentiel technique du piano permet de dépasser cette simple évocation. L’enchaînement rapide des opérations de l’écriture – répétitions, inversions, quadrillage, brouillages de mesures, mouvements entrecroisés… – en est l’élément principal. De la plus petite unité à la plus grande, l’angle selon lequel l’œuvre est agencée donne le sujet de la pièce qui voyage selon une logique provoquée par le premier geste musical sous forme de deux accords. La diversité de l’agencement des motifs reliés entre eux par des constructions symétriques, apparemment semblables, donnent ainsi l’essor à des dynamiques et des chants extrêmes pour styliser les traces des puissances harmonieuses.
Philippe Fénelon.