Cette pièce envoûtante et efficace, mécanique et organique, est sans doute l’apogée de la manière répétitive du compositeur, ce qui signifie chez lui la tentative de capturer un “instant perpétuel”. La Roue Ferris est le nom que donnent les Mexicains à un cercle garni de feux d’artifices qui tourne et s’envole en se consumant. Machine sauvage et folle, elle symbolise le mouvement du temps qui s’éternise et s’abolit par des répétitions cycliques. « Elle tourne encore, confondue elle aussi avec sa propre résonance dont elle entretient, avec acharnement, les variations. Le merveilleux naît et meurt, nous laissant l’illusion de sa durée. Elle se déplace dans des circonvolutions. L’espace s’en accapare. Il n’en reste plus rien... et les martinets tournoient dans cet espace libéré, comme pour prolonger ce symbole de la fête. »
Régis Renouard Larivière, Bernard Parmegiani.