Kaimami est une pièce écrite pour 12 instruments qui fonctionnent à la fois par couples « instrument traditionnel japonais / instrument baroque occidental » et en deux groupes distincts et séparés dans l’espace de la scène. Kaimami peut signifier en japonais « regarder en cachette, à travers… ». C’est un sentiment et une image prépondérante du Genji monogatari, œuvre littéraire majeure du XIe siècle attribuée à Murasaki Shikibu, qui pose les fondements du roman psychologique, en retraçant les aventures amoureuses d’un jeune prince durant l’époque de Heian. Musicalement, le projet se centre sur la création d’ombres et de lumières entre les différentes sonorités des instruments occidentaux ou japonais, principalement en travaillant sur la fusion des timbres. Quant au dispositif scénique, il est propice au jeu de miroir et autres fauxfuyants entre deux espaces qui se cherchent et qui s’observent, un peu à la manière des amours du Genji.
Aurélien Dumont.