Même dans la petite dimension du quintette à vent, Fedele ne renonce pas au son compris comme représentation de l'espace. Flamen (« souffle » en latin) place les cinq instruments assez loin l'un de l'autre et sur différents plans réhaussés. Il se forme ainsi un arc de cercle sur lequel la flûte, le hautbois, le cor (situé au centre, au point le plus intérieur et le plus rehaussé), le basson et la clarinette sont disposés dans un ordre précis, de droite à gauche. Comme c'était déjà le cas dans Richiamo, cette géométrie des sources sonores ne vise pas à produire simplement des effets de résonance et de réverbération. Elle est en effet étudiée afin que les figures, à travers lesquelles s'articule la composition, décrivent différents parcours dans l'espace, selon des principes d'attraction, de symétrie et de stratification qui règlent l'interaction entre les cinq instruments.
Claudio Proietti, « Ivan Fedele » Les cahiers de l'Ircam, coll. Compositeurs d'aujourd'hui, 1996.