La zone de tension entre le traitement abstrait de la matière et l’immédiateté de la sensation produite par la musique joue un grand rôle dans mon travail. C’est pour cette raison que j’ai été particulièrement attiré par le genre des Danses.
En effet, l’un des aspects de l’immédiateté y est présent d’emblée par le rapport au mouvement corporel. Dans Fiktive Tänze (Danses fictives), cahiers 1 et 2, un modèle de mouvement simple (une succession de douze quartes) est disséqué en différents contextes. Chaque danse décrit en fin de compte le même et unique objet depuis différentes perspectives ou dans différents états. Dans le premier cahier, différents modèles ont été développés qui ont creusé progressivement de l’intérieur la grande unité temporelle de douze quartes. La problématique simplifiée a été posée de savoir dans quelle mesure l’irrégulier peut avoir un effet en apparence régulier et, à l’inverse, dans quelle mesure le régulier peut sembler irrégulier. Le deuxième cahier reprend un seul des modèles tirés de la première partie et le projette dans différents contextes. Un matériel musical est pour ainsi dire envoyé en voyage.
Arnulf Herrmann.