Le titre Fanal (du grec « phanos », faisceau) renvoie à l'idée centrale de la composition, qui est celle d'un signal lumineux. Le geste musical qui domine, surtout au début de la pièce, est celui d'un embrasement subit, tandis que d'autres passages évoquent plutôt les mouvements vifs des flammes ou, au contraire, le feu léchant doucement les bûches, le feu qui rougeoie et, à la fin de la pièce, le feu qui se meurt.
Dans cette diversité, la trompette solo intervient à des niveaux différents, tout autant au premier plan qu'au milieu des autres instruments — parfois même à l'arrière-plan du paysage sonore. Mais on retrouve le caractère considéré comme « héroïque » du son mi dans tout son jeu.
Enfin, qu'il me soit permis de signaler une symbolique des nombres cachée : à l'intérieur d'une figure sonore comprenant 32 sons, sur laquelle reposent la structure et la forme de la pièce, les sons allant de 20 à 24 sont ordonnés de manière telle sur la gamme chromatique que leur position numérique correspond à la séquence 14.7.(17)89. J'ai composé cette pièce dans le contexte du bicentenaire de la Révolution française.
York Höller.