« Ich zieh' mich in mein Inn'res still zurück
der Schleier fällt,
da hab'ich dich und mein verlor'nes Glück,
du meine Welt ! » A. von Chamisso
Profil de l'émotion conductrice : mémoire d'une voix, rappels de lieux, d'espaces inconnus, présence de la mer, souvenir de la joie, d'un devenir.
« Du, meine Welt ! » est le dernier volet d'un triptyque pour ensembles de chambre. Les deux premiers – Lointain…, pour onze instruments, et Dans l'ombre du ciel pour quinze instruments – mettent en évidence plusieurs moments caractérisés par des événements types, ainsi que des soli instrumentaux. Ce troisième volet est l'aboutissement de tous les soli entendus précédemment, et une étude sur la répétition des éléments principaux. Le violoncelle annoncé à la fin de Lointain… joue ici un rôle concertant, répondant comme une voix isolée aux tutti résolument agressifs, sauf au centre de l'œuvre.
Structures à construire, aléas obligés, strophes interrompues par une voix haletante… Et surtout, des phrases improvisées, inventées, « imaginées » comme un poème à vivre ensemble.
Philippe Fénelon.