Le texte parle de la lumière et de ses variations. Les éléments adjacents au jour, au blanc, à l'espace et leurs actions multiples deviennent les exercices selon lesquels ont été construits des moments très différenciés et autonomes (tutti, duo, quintette, solo de piano...) dans un enchaînement continu. L'articulation de la pièce, selon les fragments du poème, entraîne l'alternance de moments purement vocaux et instrumentaux mais les instruments ne commentent pas ou ne soutiennent pas seulement la voix: ils sont toujours dans son prolongement mélodique.
C'est la voix soliste qui rend la force et l'abondance des images du texte. La tension sous-jacente à l'œuvre est rendue par une expression extrêmement caractérisée et une grande variété dans le style vocal. Le chanteur ne doit pas seulement interpréter mais il doit jouer aussi chaque inflexion du texte selon un mode parfois inconnu, dans le sens où il ne fait pas immédiatement référence à une expression traditionnelle.
Le déroulement musical met en évidence une certaine dramaturgie, accentuée ici par la présence d'un texte et d'une voix. Sans être un récit théâtralisé, il est possible que l'écoute de cette « scène » en forme de fragment d'opéra entraîne une visualisation de la musique.
Philippe Fénelon.