Cette œuvre est un retour aux sources, une réflexion sur la musique ancienne et sa polyphonie, un miroir qui, avec une grande liberté d'expression et dans une forme toujours rigoureuse, met en valeur les techniques vocales trouvant leur origine dans la musique baroque. Ainsi revisitée, la musique ancienne crée un paysage nouveau, enrichissant le texte même et, par la rigueur de la polyphonie, la narrativité des images qui en sont issues.
Les Dix-huit Madrigaux s'appuient sur l'un des textes poétiques les plus importants du XXème siècle — Duineser Elegien de Rainer Maria Rilke. Ils sont chantés dans la langue originale. De la même manière que la lecture des Élegies permet une libre circulation dans les poèmes, il y a, dans le travail musical, une souplesse dans le cheminement des voix et leur utilisation. Les poèmes fragmentés, les rythmes élémentaires (croches, noires, blanches, rondes), de nombreux accords à résolution consonnante ont été choisis pour exprimer un certain effacement devant le texte dont l'intelligibilité est omniprésente.
Philippe Fénelon.