Dialogues (1975) associe quatre instrumentistes (flûte, clarinette, piano, percussion) à une bande magnétique synthétisée par ordinateur au Centre Universitaire de Marseille-Luminy, à l'aide du programme MUSIC V. La composition est fondée sur un noyau de motifs formant des séries : la manipulation de ces motifs, faite avec l'aide de programmes d'aide à la composition, oblitère graduellement les séries pour les noyer dans des harmonies résiduelles. La pièce tente d'établir des liens étroits – « rencontres du troisième type » – entre mondes sonores instrumental et synthétique. Instruments et bande magnétique dialoguent en se fondant, en se répondant, en s'opposant, en se prolongeant. Ainsi, au début, les instruments émergent insidieusement des sons de la bande. Plus tard, la bande incite le percussioniste à réagir à ses propositions. Vers la fin, la bande tisse et effiloche des structures sonores émanant des harmonies instrumentales.