Au fait, cette vocation des haut-parleurs n'est-elle pas de faire vibrer leur membrane au moindre souffle de son injecté, afin qu'elle nous le rende sensible ? Imaginons (l'instant si long d'un rêve) que leur "fidélité ne soit pas aussi haute qu'on voudrait bien nous le laisser entendre, que mus par une intelligence tout naturellement nommée "artificielle" ils acquièrent une autonomie de langage. Voici qu'ils mettent leurs doigts dans nos mots comme dans les marionnettes, les agitant en tous sens, les faisant grimacer, jouer de la musique en frappant leurs consonnes contre leurs voyelles, les traitant comme des sons qui ne savent pas sonner, ou traitant tous les sons comme des mots abandonnés.
Bernard Parmegiani.