« Le mouvement logique ne supporte ni arrêt, ni point d’équilibre, ne tolère plus de forme, dissout tout contenu, organise le règne froid, semblable à un rêve, de l’abstraction. » Cette phrase de Maurice Blanchot (in Le livre à venir), mise en exergue de la partition, constitue le point de départ de la construction de ce concerto en deux mouvements. Avec une géométrie de la dialectique et dans une forme libre, Par le lointain et Traduire l’éclaircie, présentent deux points de vue différents du même discours. La variété dans la transformation du matériau et des courbes provoque un foisonnement de la syntaxe, un écartèlement des effets dans la combinaison des lignes d’échanges et des gestes de permutations entre le soliste et l’orchestre. Ainsi, à la dynamique horizontale des phrases du soliste, la verticalité de l’orchestre structure et articule le parcours logique de l’abstraction, dont parle Blanchot. Il révèle un univers sans contraintes, un monde raisonné, ainsi illimité.
Philippe Fénelon.