Ce deuxième concerto, dédié à l'alto, est minutieusement remanié en 1995. Fedele opère alors une refonte de la partie soliste et redimensionne la masse sonore de l'orchestre. Si la juxtaposition de deux matières musicales différentes est l'un des pivots de la musique de Fedele, cette même juxtaposition semble tout naturellement destinée à tracer le parcours créateur de la composition d'un concerto.
Dans le premier mouvement (Avec allure flexible ; Coulant ; Un peu plus lent), l'alto, qui réalise l'ouverture avec une vaste cadence menée en compagnie de la harpe et du cor, s'exprime selon des figures très homogènes entre elles, sur fond de paysage orchestral changeant. Le deuxième mouvement (Avec allure flexible) s'appuie lui aussi sur une cadence du soliste accompagné d'une importante partie de xylomarimba ; l'orchestre joue ici le rôle d'un vaste champ de résonance qui sélectionne, fragmente et recompose les lignes d'un chant lointain évoqué par la viole. Enfin, le dernier mouvement (Electrique !) établit une correspondance entre une extrême diversité de figures de caractère vivace et « en caprice », exposée par l'instrument soliste, et une écriture orchestrale très homogène, axée principalement sur des stratifications de notes répétées très denses.
Claudio Proietti, « Ivan Fedele » Les cahiers de l'Ircam, coll. Compositeurs d'aujourd'hui, 1996.