La tension interne du titre, les dépendances réciproques des notions « explosante » et « fixe » sont l'objet de la pièce à travers son interprétation fidèle mais à l'opposé des lois non-écrites de l'esthétique boulezienne. Ces lois ne sont pas atteintes par le fait de les ignorer, mais des éléments sont extraits, qui ne semblent pas s'y trouver et qui contredisent ouvertement les règles sous-entendues.
Le but formulé, d'une manière assez schématique, de modifier la « fixité » du modèle boulezien à travers le « fixe » jusqu'à faire exploser ce modèle, comme les plaques de glace brisées par la compression dans le célèbre tableau Eismeer de Caspar David Friedrich. Ou comme dans une photo la vitesse ou le mouvement deviennent visibles en étant « gelés ».
Là, se rencontrent le compositeur et l'arrangeur de façon imaginaire, se contredisant, se confirmant ou se croisant tout simplement. De plus rentre en jeu une troisième personne, André Breton, catalyseur du travail par l'invention du concept d'...explosante-fixe..., si bien qu'on peut trouver finalement dans l'œuvre la confluence de trois esthétiques.
Johannes Schöllhorn.