NĂ© Ă  Vienne, Friedrich Cerha Ă©tudie la composition avec Alfred Uhl, le violon avec Vasa Prihoda, et la philosophie et la philologie germanique Ă  l’UniversitĂ© de Vienne. Dans les annĂ©es cinquante, il frĂ©quente la branche autrichienne de la SociĂ©tĂ© internationale de musique contemporaine. En 1958, il fonde Ă  Vienne l’ensemble die reihe avec Kurt Schwertsik. De 1956 Ă  1959, il participe au cours d’étĂ© internationaux de Darmstadt.

En 1960-1961 il Ă©crit un grand cycle orchestral Spiegel, piĂšce charniĂšre de sa carriĂšre. En 1979, son achĂšvement de l’opĂ©ra d’Alban Berg, Lulu, crĂ©Ă© par Pierre Boulez et Patrice ChĂ©reau Ă  Paris, lui assure une notoriĂ©tĂ© internationale.

Cerha explore les « Ă©coles » du vingtiĂšme siĂšcle, notamment le courant sĂ©riel, Ă  travers des Ɠuvres comme Formation et solution pour violon et piano (1956-1957) et Relazioni fragili crĂ©Ă© Ă  Vienne en 1960, l’usage du bruit comme paramĂštre compositionnel (« KlangflĂ€chenkomposition Â») – Mouvements I, II, III (1959) –, l’engagement dans la tradition – Und du
.Radiophone Komposition (1962-1963), I. Keintate (1982) et II. Keintate (1985).

Le thĂ©Ăątre tient une grande place dans l’Ɠuvre de Cerha. Le cycle Spiegel est dotĂ© d’une version scĂ©nique utilisant mouvement, lumiĂšre et objets. Il compose ensuite la piĂšce de thĂ©Ăątre musicale Netzwerk (1967). Son intĂ©rĂȘt pour Bertold Brecht est Ă  l’origine de l’opĂ©ra Baal (1974-1980). D’autres piĂšces scĂ©niques vont suivre – Der RattenfĂ€nger (1984-1986) et Der Riese vom Steinfeld (1997-1999).

Parmi les Ɠuvres orchestrales, deux grandes piĂšces marquent les annĂ©es quatre-vingt-dix, Langegger Nachtmusik III (1990-1991) et Impulse (1992-1993). Ces derniĂšres annĂ©es sont prolifiques en concertos, pour violon (2004), pour soprano, saxophone et orchestre (2003-2004), pour percussion et orchestre (2007-2008), pour clarinette et orchestre (2008-2009).

Les crĂ©ations rĂ©centes de Friedrich Cehra, toujours aussi nombreuses, incluent les piĂšces pour orchestre Instants (2006-2008) et Wie eine Tragikomödie (2008-2009), pour ensembles de chambre, Acht Bagatellen (2009), Vier Paraphrasen (2011), pour piano FĂŒr Marino, Gestörte Meditation (pour Mario Formenti, 2011) et pour voix zwei Szenen, crĂ©Ă© en fĂ©vrier 2012 par les Neue Vocalsolisten.

A l’occasion du quatre-vingt-dixiĂšme anniversaire du compositeur, de nombreuses reprĂ©sentations par l’Ensemble Scharoun, le Klangforum Wien et oenm Salzburg ont lieu. Au dĂ©but de la saison 2015-2016, le Wigmore Hall de Londres dĂ©die une « JournĂ©e du compositeur Â» Ă  Friedrich Cerha. En 2017-2018 sont crĂ©Ă©es les Ɠuvres orchestrales Drei SĂ€tze pour orchestre (2012) en Allemagne et, la saison suivante, en 2018-2019, a lieu la premiĂšre de *Drei Situationen *pour orchestre Ă  cordes (2016) par l’Orchestre symphonique de la Radio de Vienne, dirigĂ© par Duncan Ward dans le cadre du festival Wien Modern.

Friedrich Cehra a aussi une activitĂ© d’enseignant, Ă  la Hochschule fĂŒr Musik de Vienne de 1969 Ă  1988. Parmi ses Ă©tudiants se trouvent Georg-Friedrich Haas et Karlheinz Essl.

Il reçoit de nombreux prix, parmi lesquels le Grand prix de l’État autrichien, sa nomination Ă  l’AcadĂ©mie europĂ©enne des arts et des sciences et d’officier de l’Ordre des arts et des lettres, le Lion d’or de la Biennale de Venise pour l’ensemble de ses Ɠuvres en 2006 et le Prix Ernst von Siemens Musikpreis 2012.

© Ircam-Centre Pompidou, 2012

sources

  • Site de Friedrich Cerha (voir ressources documentaires) ; 
  • Markus Grassl, Friedrich Cerha, Grove, Oxford University Press ;
  • Universal Edition.


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