Dmitri Kourliandski étudie la flûte à Moscou et à Paris avec Geneviève Amar. À vingt ans, il se tourne vers la composition, qu’il pratique avec Leonid Bobylev au Conservatoire de Moscou. Il suit dans le même temps les masterclasses de Louis Andriessen, Martijn Padding, Bryan Ferneyhough et Philippe Leroux. Il est compositeur en résidence d’abord au Berliner Künstlerprogramm en 2008 et chez l’ensemble 2e2m en 2010. Depuis 2012, il est invité à donner des conférences en Autriche, en Italie, aux Pays-Bas, en Ukraine, en France, en Israël, en Espagne et en Russie.

Ses œuvres sont jouées notamment aux Donaueschinger Musiktagen, à la Ruhrtriennale, à la Biennale de Venise, au Huddersfield festival, à Musica Strasbourg, au Wien Modern, au festival Archipel ou encore à Musikprotokoll par des orchestres et ensembles comme SWR orchestra, New Stockholm Chamber Orchestra, MusicAeterna orchestra, Moscow symphony orchestra, Yekaterinburg philharmonic orchestra, l’ensemble 2e2m, l’ensemble Intercontemporain, KlangForum Wien, Contrechamps, Phoenix, Collegium Novum Zurich, Asko/Schönberg, l’ensemble Recherche, l’Itineraire, KNM, Elision, Nadar, le Quatuor Diotima, MCME, Studio for New Music, N’Caged et Questa Musica.

Premier compositeur russe à remporter le Grand Prix du concours international Gaudeamus en 2003, Dmitri Kourliandski est à la recherche de diverses façons de s’engager afin d’insuffler un nouvel élan à la vie musicale de son pays. En 2005, il fonde le premier journal russe consacré à la musique contemporaine, Tribuna Sovremennoi Muzyki, dont il est rédacteur en chef de 2005 à 2009. Avec d’autres compositeurs, il lance le groupe Structural Resistance (StRes) qui vise à promouvoir la musique contemporaine et la jeune création en Russie. Il est par ailleurs membre de l’Union des Compositeurs de Russie. Fondateur et directeur artistique de l’International Young Composers Academy dans la ville de Tchaïkovski (Russie), il est aussi directeur musical de l’Électrothéâtre Stanislavski à Moscou. Convaincu de la portée politique de la musique – comme en témoigne l’opéra Octavia. Trepanation (2017) qui analyse les mécanismes de la tyrannie —, le compositeur considère nécessaire pour les tenants de la musique contemporaine de se confronter aux genres populaires et à ce titre se produit depuis 2016 avec l’artiste sonore Andreï Gouryanov dans le duo de musique électronique open dance KGXXX.

Dmitri Kourliandski décrit son travail comme une « musique objective », une musique conçue comme phénomène visuel dont l’absence d’action et d’évolution la rend semblable à un espace qui se déploierait devant l’auditeur, qui « si elle minimise la subjectivité de l’interprétation, n’enlève cependant rien à la pluralité des significations et des perspectives pour l’auditeur ». Ainsi ses travaux sont fortement influencés par les arts visuels, en particulier par la sculpture cinétique et les espaces qu’elle crée.

Souvent qualifiée de saturationniste, la musique de Dmitri Kourliandski se place dans la lignée de la conception lachenmanienne de « musique concrète instrumentale » ; le compositeur affirme : « le son en tant que tel ne m’intéresse pas ; ce sont les conditions de l’apparition de la sonorité qui m’intéressent ». Excluant les sonorités instrumentales traditionnelles, Dmitri Kourliandksi élabore une musique bruitiste comme en témoignent Negative modulations (2006) où l’on peut entendre des sons de démarrages de voiture, d’horloges, de mécanismes divers, happy mill (2007) où les bruits de mastication et de digestion sont au centre de la pièce et Emergency Survival Guide (2010), concerto pour automobile et orchestre.

Ses œuvres sont publiées chez Donemus, les Éditions Jobert et Le Chant du Monde, des CD portraits lui ont été consacrés par les labels FANCYMUSIC et Col legno.

Prix et récompenses

  • Prix de la critique de musique italienne Franco Abbiati, 2017 ;
  • Prix « Parabola » de la fondation Andrey Voznesensky, 2016 ;
  • Prix de la compĂ©tition de composition d’opĂ©ra Johann Joseph Fux, 2011 ;
  • Prix de musique classique Gianni Bergamo, 2010 ;
  • Prix Gaudeamus 2003.
© Ircam-Centre Pompidou, 2021

sources

Donemus, La Terrasse, Anaclase, 2e2m



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