Alessandro Solbiati étudie le piano au conservatoire de Milan avec Eli Perrota et la composition avec Sandro Gorli après avoir aussi étudié la physique pendant deux ans à l’université. Parallèlement, il suit de 1977 à 1980 les cours de Franco Donatoni à l’Accademia Musicale Chigiana de Sienne.
De 1982 à 1995, Solbiati est professeur de fugue et de composition au Conservatoire Giovanni Battista Martini de Bologne, avant d’être nommé en 1995 professeur de composition au Conservatoire Giuseppe Verdi de Milan. En 1996, il enseigne au Centre Acanthes d’Avignon, puis de Metz en 2005. Il dirige des masterclasses au Conservatoire national supérieur de Paris en 1997 et 2001, de Lyon en 2003 et de Mexico en 2002.
Il remporte de nombreux concours de composition en Italie, parmi lesquels le concours internationnal de Turin pour son Quartetto d’archi en 1980, le prix RAI-Paganini de Rome en 1982 pour Di luce, ainsi que des titres obtenus aux Concours internationaux Karlheinz Stockhausen de Brescia et Alfredo Casella de Sienne. En 1989 a lieu la création mondiale à Brescia de Attraverso, action théâtrale qui marque ses débuts dans ce domaine, et de son oratorio Nel deserto au Centre Georges-Pompidou.
Son catalogue est riche de plus de deux cent pièces. Programmé par de très nombreuses institutions musicales (Biennale de Venise, Ircam, Radio-France, Fondation Gulbenkian de Lisbonne, BBC, Huddersfield, Wien Modern, Sydney, Metz, festival Musica de Strasbourg, Holland Festival, Zagreb, Stockholm, Maastricht, Moscou, Boston, Mexico etc.), il reçoit des commandes de la Scala de Milan, la Rai, les orchestres Sainte-Cécile de Rome et Giuseppe Verdi de Milan, les ensembles Alternance et 2e2m. Il produit des pièces radiophoniques pour la RAI, en collaboration avec Paola Capriolo, auteure des textes de plusieurs de ses œuvres, comme Frammenti da “Il gigante” (1994), La colomba azzurra (1996), Con i miei mille occhi (1997).
Alessandro Solbiati consacre aux instruments solistes et à la musique de chambre un très important répertoire, parmis lesquels les récents Ibi, bone fabricator! pour flûte solo (2009), Contrapunctus pour flûte et violon (2008). Il aborde aussi le travail avec l’électronique et les instruments traditionnels – Preludio e canto pour bayan et électronique (2005), Thai song pour 52 gong thailandais (2009). Explorant toutes les possibilités d’un instrument et d’un matériau musical, nombreuses sont les œuvres dont il réalise plusieurs versions, comme Nora, pour cymbalum et sept instruments (2003), pour cymbalum, flûte, clarinette et percussion (2004) ou pour cymbalum et orchestre (2008).
Son goût pour la poésie le porte fréquemment à la mettre en musique, notamment dans le cycle Decima elegia pour soprano, baryton, chœur mixte et orchestre (1991-1995) sur les Élegies de Duino de Rainer Maria Rilke. De Rilke aussi, il tire Und nun, hommage à Haydn (2009). Hölderlin lui inspire les Hölderlin Lieder (2000), Baudelaire, Le réveil de mon âme (2001), Dante, …e l’altre stelle (2000), Christian Adolph Overbeck, Ach, so früh (2003), Stefan George, Tre Lieder su George (2006).
En 2008, le Teatro Verdi de Trieste lui commande un véritable premier opéra Il carro e i canti adaptation de la pièce d’Alexandre Pouchkine, Le Festin en temps de peste, qu’il crée en avril 2009. Solbiati compose une autre œuvre théâtrale inspirée de la littérature russe pour la création en 2011 d’un opéra sur la Légende du Grand Inquisiteur contenue dans Les frères Karamazov de Dostoïevski.