mise à jour le 18 octobre 2021

Misato Mochizuki

Compositrice japonaise née le 31 janvier 1969 à Tokyo.

Née à Tokyo en 1969, Misato Mochizuki étudie l’harmonie, le piano et la composition à l’Université nationale des Beaux-Arts et de la Musique de Tokyo, et y obtient en 1992 une Maîtrise de composition. Elle étudie ensuite la composition au conservatoire national supérieur de musique de Paris. En 1995, elle y obtient un premier prix de composition et entre en cycle de perfectionnement dans les classes de Paul Mefano et d’Emmanuel Nunes. Elle suit en 1996-1997 le cursus de composition et d’informatique musicale de l’Ircam, où elle travaille notamment avec Tristan Murail.

Elle enseigne depuis 2007 les disciplines artistiques à l’Université Meiji Gakuin de Tokyo, et a été professeure invitée aux cours d’été de Darmstadt (2008), de Royaumont (2009), Takefu, ou encore au Conservatoire d’Amsterdam.

Elle remporte plusieurs prix parmi lesquels, en 1995 le grand prix et le prix Yasuda au 64e Concours de musique au Japon, en 1998 le “Stipendien Preis” au 39e Ferienkurse de Darmstadt, en 2000 le prix Akutagawa pour la meilleure création pour orchestre pour Camera lucida, le prix du festival « Ars Musica » de Bruxelles en 2002 pour Chimera, le prix Otaka de la meilleure pièce symphonique en 2005 pour Cloud nine, le Grand prix de la Tribune internationale des compositeurs à Dublin en 2008 pour L’heure bleue, et le Prix de l’artiste féminine de Heidelberg en 2010.

Ses œuvres sont jouées lors de festivals internationaux (Donaueschingen, Manca …) par les ensembles, comme l’Orchestre Symphonique de SWR Baden-Baden, l’Orchestre Philharmonique de Radio France, Deutsche Sinfonieorchester de la SFB-Radio Berlin, l’Ensemble intercontemporain, l’Ensemble Modern, Klangforum Wien, Ictus Ensemble, Nieuw Ensemble, 2e2m, Court-circuit.

Alliage entre traditions occidentale et asiatique, l’écriture de Misato Mochizuki est d’une grande liberté formelle et stylistique et d’un jeu de couleurs très nuancé, elle est influencée aussi bien par les modes orientaux que par le courant spectral.

L’Œuvre de Misato Mochizuki est marquée par l’intérêt de la compositrice pour les recherches en biologie et en génétique : elle en fait le sujet de ses pièces Homeobox (2001) et Chimera (2000). L’homme et le cosmos sont aussi au centre de Noos (2001) et Omega project (2002), inspirés par les travaux de Teilhard de Chardin.

Une pulsation sous-jacente guide le déroulement de chacune de ses pièces, même parfois inaudible, elle est alors présente de façon subliminale. Chimera évoque un organisme vivant, doté d’une pulsion cardiaque et dont les cellules musicales vivent, se reproduisent, se transforment et se déplacent à la manière d’un corps biologique. C’est un mouvement perpétuel qui se développe selon des règles métonymiques, amplification d’un détail, transformations de bouts de figures par l’apparition de bruits, …

La photographie est aussi une référence dans l’attitude compositionnelle de Misato Mochizuki. La chambre claire (1998) et Camera lucida (1999) évoquent les manipulations focales et la reproduction à l’infini d’instants fugitifs.

Les techniques de morphing sonores et synthèses croisées lui permettent à l’issue de son travail à l’Ircam (Si bleu, si calme : 1997) d’étendre les possibilités de l’instrumentarium traditionnel, de manière à fondre des timbres différents dans la continuité d’un parcours sonore.

Des pièces écrites pour le cinéma muet (l’un de Kenji Mizoguchi et un autre de Man Ray) sont créées respectivement au festival Agora de l’Ircam et à Radio France en 2007. 2009 voit la création d’un « opéra bouffe », The big bakery robbery basé sur des nouvelles de Haruki Murakami.

Entre 2011 et 2013, Misato Mochizuki est compositrice en résidence au festival international de musique de Besançon. Lors de cette résidence est créée la pièce pédagogique pour orchestre, Nirai II en 2013. En 2015, elle compose un concerto pour percussion Quark II créé par Thierry Miroglio et l’Ensemble Orchestral Contemporain sous la direction de Daniel Kawka. Son quatuor à cordes Brains est créé par le Quatuor Diotima lors du festival Présences 2017. La même année sa pièce Têtes, pour voix soliste et ensemble est créée à Darmstadt par l’ensemble Musikfabrik.

Ses pièces sont éditées chez Breitkopf & Härtel.


© Ircam-Centre Pompidou, 2019

Sources

  • Site de la compositrice
  • Éditions Breitkopf & Härtel

Bibliographie

  • Wolfgang THEIN, « On Misato Mochizuki » [dans le catalogue de Misato Mochizuki], Breitkopf & Härtel, 2002.
  • Eric DENUT, « Après les déchirements. Un panorama de la musique japonaise contemporaine » dans Dissonance n° 86, Mai 2004, Zurich, Association Suisse des Musiciens.
  • Stephen LONG, « Japanese Composers of the Post-Takemitsu Generation » dans : Tempo n° 228, avril 2004, Londres, Calum MacDonald editeur.

Discographie

  • Misato MOCHIZUKI, « Etheric Blueprint Trilogy », Mayumi Miyata : shô, Christophe Mazzella : électronique, mdi ensemble, Yoichi Sugiyama : direction, 1 cd Neos, 2014, 11403.
  • Misato MOCHIZUKI, Toccata, dans « Three Hakai and more », Makiko Goto, koto ; Jeremias Schwarzer, flûte à bec, 1 cd Neos, 2011, 11010.
  • Misato MOCHIZUKI, Si bleu si calme ; All that is including me ; Chimera ; Intermezzi I ; La chambre claire ; Klangforum Wien, Johannes Kalitske, dir., Kairos, 2003, 0012402KAI.
  • Misato MOCHIZUKI, Ecoute, dans le triple Cd collectif « Donaueschinger Musiktage 2002 », Neue vocalsolisten Stuttgart, 3 Cds col legno WWE 20229.
  • Misato MOCHIZUKI, Pas à pas, dans le Cd collectif « Darmstadt 2000: Internationale Ferienkurse 40. Internationale Ferienkurse für Neue Musik Darmstadt », Pascal Gallois, basson, Teodoro Anzellotti, accordéon, col legno, 2002, WWE 20056.
  • Misato MOCHIZUKI, Camera lucida, dans le double Cd collectif « Donaueschinger Musiktage 1999 », SWR Sinfonieorchester Baden-Baden und Freiburg, dir. Sylvain Cambreling, 2 Cds col legno, 1999, WWE 20075.

Liens Internet

(liens vérifiés en octobre 2021).