Hans Werner Henze (1926-2012)

Fragmente aus einer Show (1971)

mouvement pour quintette cuivre, tiré de Der langwierige Weg in die Wohnung der Natascha Ungeheuer
[Fragments d'un spectacle, mouvements pour quintette de cuivres d'après «Le Long Chemin vers la demeure de Natascha Ungeheuer»]

  • Informations générales
    • Date de composition : 1971
    • Durée : 10 mn
    • Éditeur : Schott, nº ED 6482
Effectif détaillé
  • 1 cor, 2 trompettes, 1 trombone, 1 tuba

Information sur la création

  • Date : 17 mai 1971
    Lieu :

    R.A.I. de Rome, Italie


    Interprètes :

    Philip Jones Brass Ensemble, direction : Hans-Werner Henze.

Note de programme

Hans Werner Henze a tiré le quintette de cuivres Fragmente aus einer show de sa cantate dramatique Der langwierige Weg in die Wohnung der Natascha Ungeheuer (Le long chemin vers la demeure de Natascha Ungeheuer) qui date de 1971. Caractéristique de l'engagement politique du compositeur depuis 1967, cette œuvre doit son livret à l'écrivain chilien Gaston Salvatore, avec lequel Henze avait déjà travaillé en 1968 à Versuch über Schweine (Essai sur les cochons pour baryton et orchestre).

Le « long chemin » qu'évoque le titre (Der langwierige Weg) traduit les hésitations d'un homme entre son existence bourgeoise et les idéaux révolutionnaires auxquels il aspire, symbolisés par Natascha Ungeheuer – véritable « Lorelei » de l'Utopie – qu'il finit par abandonner.

La cantate est écrite pour un baryton soliste et différents groupes d'instruments : un quintette avec piano, un petit orchestre de jazz, un orgue Hammond, des percussions, une bande magnétique, et un quintette de cuivres qui a fait l'objet ensuite d'une édition séparée. Fortement typé musicalement, chaque groupe instrumental est l'expression d'une entité politique et sociale particulière. Ainsi, dans la mise en scène de la cantate, le quintette de cuivre, dont le métal n'est pas sans rappeler celui des casques de police, se veut-il le garant de l'ordre bourgeois établi ; sa musique, délibérément conservatrice, est pleine d'inflexions romantiques, de refrains à boire, de tournures de danse, etc. qui accompagnent, non sans dédain, les pensées solitaires et désespérées du héros lorsqu'il gravit « le long chemin vers la demeure de Natascha Ungeheuer ».