Jonathan Harvey (1939-2012)

Piano Trio (1971)

pour violon, violoncelle et piano

  • Informations générales
    • Date de composition : 1971
    • Durée : 14 mn
    • Éditeur : Novello
Effectif détaillé
  • violon, violoncelle, piano

Information sur la création

  • Date : 1971
    Lieu :

    Royaume-Uni, Southampton


    Interprètes :

    le Trio Orion.

Titres des parties

  • I. Song
  • II. System
  • III. Rite

Note de programme

Le Trio de Jonathan Harvey fut composé peu après son retour de Princeton, où il a étudié avec le compositeur américain Milton Babbitt. Il s'organise en trois mouvements, dont les titres – Chant, Système et Rite – représentent en quelque sorte les trois composantes majeures d'un art poétique.

Le Chant initial – « un bref mouvement lyrique » – naît d'une opposition tranchée : le piano se voit confier une cascade ininterrompue de triples croches, tandis que les deux instruments à cordes, comme portés par ce flux continu, déploient, en octaves et en valeurs longues, des « fragments linéaires », des incipit mélodiques épars qui ne sont pas sans évoquer une manière de cantus firmus perforé de silences.

Le Système du deuxième mouvement alterne différentes textures – homophoniques, pointillistes, voire linéaires et stratifiées ; ces textures interagissent, si bien qu'elles tendent peu à peu à se (con)fondre. (Le titre doit sans doute se comprendre comme une indication quant au travail rigoureux avec des proportions rythmiques : ainsi, dans les premières mesures, les cordes et le piano sont dans un rapport de onze pour dix.)

Le Rite final s'ouvre sur une réminiscence du premier mouvement et de l'accord initial du piano dans le deuxième. Les trois instruments s'y livrent à des permutations rythmiques -qui revêtent, dans le tempo lent du début, un caractère proprement rituel, et tendent à se figer en un « choral fantomatique ». Les figurations rapides des cordes dans le suraigu sont parsemées d'inserts, de parenthèses en pizzicato, tandis que le piano semble bien souvent écartelé entre ses registres extrêmes. Paul Griffiths n'écrivait-il pas, à propos de l'œuvre de Jonathan Harvey : « On peut aussi goûter ce qu'il y a de céleste dans sa musique par ses poussées vers les hauteurs extrêmes » ?

Peter Szendy.