Pascal Dusapin (1955)

Musique captive (1980)

pour neuf instruments à vent

  • Informations générales
    • Date de composition : 1980
    • Durée : 3 mn
    • Éditeur : Salabert
Effectif détaillé
  • flûte (aussi flûte piccolo), hautbois, clarinette (aussi clarinette basse), clarinette contrebasse, saxophone soprano, 2 trompettes, trombone (aussi trombone basse)

Information sur la création

  • Date : 4 juillet 1981
    Lieu :

    France, La Rochelle, Festival


    Interprètes :

    l'ensemble 2e2m, direction : Paul Méfano.

Note de programme

Comme pourrait le suggérer son titre, cette musique est captive d'elle-même... Les « processus » qui l'animent concentrent et exigent l'échec d'un quelconque développement. Comme « en cage », cette partition se refuse à toute variation et résout sa violence en une logique musicale contenue et parfaitement athématique. Musique Captive est donc une pièce brève. L'énergie demandée aux musiciens en imposa la durée.

Pascal Dusapin

Musique fugitive pour trio à cordes, Musique captive pour neuf instruments à vent, Inside pour alto solo, illustrent trois attitudes complémentaires de Pascal Dusapin vis-à-vis de ce que l'on pourrait nommer, pour rester simple, le refus de développer.

L'une des caractéristiques du style de Pascal Dusapin reste jusqu'à ce jour la notion tout à fait originale de « non-développement ».

Coupant ainsi le cordon ombilical qui le rattachait au passé, cette notion lui permet d'investir une recherche délimitée qu'il vectorise jusqu'à son point de non-retour, dirigeant ensuite ses regards vers un tout autre point de l'espace sonore à construire. De là ces silences et ces brusques ruptures qui innervent sa musique comme autant de carrefours imprévisibles. Or ces ruptures, loin d'être désunificatrices, se veulent des traits d'union où l'énergie se ramasse avant d'explorer d'autres champs d'attraction dynamiques.

De fait, l'unité recherchée par Pascal Dusapin n'est pas désintégrée mais, bien au contraire, affirmée avec d'autant plus de force qu'elle paraît elle-même se refuser à être.

D'une telle démarche naît un concept tout à fait particulier que je dénommerai, faute d'un temps préexistant : « implosion... ».

Alain Feron.