Sasha J. Blondeau (1986)

Des mondes possibles (2021)

pour quatuor à cordes et électronique

œuvre électronique

  • Informations générales
    • Date de composition : 2021
    • Durée : 32 mn
    • Commande : Françoise et Jean-Philippe Billarant
    • Dédicace : au quatuor Diotima et à Françoise et Jean-Philippe Billarant
Effectif détaillé
  • violon, violon II, alto, violoncelle

Information sur la création

  • Date : 23 avril 2021
    Lieu :

    Allemagne, Witten, Wittener Tage Für Neue Kammermusik


    Interprètes :

    Quatuor Diotima

Information sur l'électronique
Information sur le studio : synthèse, synchronisation, diffusion ambisonique
RIM (réalisateur(s) en informatique musicale) : Serge Lemouton (réalisation informatique musicale, Ircam)
Dispositif électronique : dispositif électronique non spécifié

Observations

Écouter l’enregistrement du concert du 23 avril 2021 au Centre Georges Pompidou : https://medias.ircam.fr/x4988e0_des-mondes-possibles-sasha-j-blondeau

Note de programme

À l’origine de ce quatuor, il y avait six espaces. Six territoires que j’avais conçus – avec leurs spécificités, leurs accès plus ou moins faciles, leurs géographies – et que je souhaitais faire arpenter à cette formation si particulière qu’est le quatuor à cordes. Ces topologies sont un espace de pensée pour moi depuis plusieurs années, avec lesquelles je peux voir mes mondes, mais aussi me déplacer vis-à-vis d’eux, me permettant une approche un peu particulière de la forme. Si l’on peut distinguer des parties, puisque chaque région a son identité propre, le passage de l’une à l’autre, et la mémoire accumulée au fur et à mesure, font que chaque retour dans une région déjà visitée implique une relecture du monde alors à nouveau traversé. On n’y trouve peu de longs processus continus mais davantage de trajectoires multiples, de lignes sans cesse reconfigurées.
Les éléments du quatuor et l’électronique viennent alors parfois faire-espace, mais sont aussi très souvent des figures qui peuplent les différents territoires parcourus tout au long de la pièce. Ainsi il y a matière à réfléchir à ce que certaines configurations spatiales peuvent impliquer comme conséquences pour celles et ceux qui y vivent ne serait-ce que de manière très éphémère. La formation du quatuor est alors totalement dépendante des géographies qu’elle traverse et si elle s’en affranchit parfois, c’est souvent au prix d’une lutte acharnée. Il y a les lieux hostiles, les lieux de pouvoir et de traque, les zones qui n’offrent aucun endroit où se cacher, et il y a les lieux qui ouvrent de nouvelles manières de se mouvoir mais aussi les lieux qui sont autres – lieux du bord, de la limite – où l’étrangeté peut devenir un chez-soi.

« Quoi qu’on puisse dire d’autre de ces modes d’organisation, ils ne sont pas « trouvés dans le monde », mais construits pour faire un monde. Autant que la composition et la décomposition, autant que la pondération des totalités et des genres, l’agencement participe aux manières de faire le monde. »
Nelson Goodman, Manières de faire des mondes

Cette pièce a été réalisée dans les studios de l’Ircam ainsi qu’à la Villa Médicis (résidence 2020-2021).

Sasha J. Blondeau, note de programme du concert du 17 mars 2023 à l'Espace de projection de l'Ircam.

Documents