Maxime Mantovani (1984)

Existentia (2020)

pour saxophone baryton, disklavier, vidéo temps réel, dispositif électroacoustique et support multi-pistes

œuvre électronique, Ircam
Cursus Ircam

  • Informations générales
    • Date de composition : 2020
    • Durée : 10 mn
    • Éditeur : BabelScores
    • Livret (détail, auteur) :

      Christophe Manon

Effectif détaillé
  • saxophone baryton, piano [disklavier]

Information sur la création

  • Date : 7 septembre 2020
    Lieu :

    France, Paris, Centre Pompidou, ManiFeste


    Interprètes :

    Carmen Lefrançois, saxophone baryton ; Jean-Christophe Brizard, voix

Information sur l'électronique
RIM (réalisateur(s) en informatique musicale) : Sébastien Naves (encadrement pédagogique)
Dispositif électronique : temps réel, sons fixés sur support, dispositif multimédia (vidéo, lumière)

Observations

Écouter l’enregistrement du concert Cursus à ManiFeste le 7 septembre 2020 : https://medias.ircam.fr/x392564

Note de programme

Ce projet émane d’un souhait de célébrer l’absence, ce qui disparaît. L’absence et l’imprésence côtoient le réel, le passé, le présent et le futur. Comment traiter en musique de l’omniprésence de l’absence, de l’existence de l’absence, de l’ombre des êtres chers, des souvenirs. « C’est cela qui nous est le plus cher : les baisers que nous avons donnés et ceux que nous avons reçus et dont l’ombre inlassable nous suit. » Nous, vivants, sommes les témoins sensibles d’une époque, d’un espace, d’un temps et d’un lieu. Quand l’existence s’effiloche, qu’en est-il du non-être ?

Cette composition est à la croisée de plusieurs volontés artistiques et technologiques, autour de l’organisation de l’écriture du timbre dans le temps.

J’ai mis en musique deux poèmes tirés du recueil de Christophe Manon, « Au nord du futur » (Nous, 2016). Ce recueil est constitué de textes puissants en accord avec ce projet de composition. Le résultat, exposé dans la première partie de la pièce, est une transposition du langage parlé, ici un poème récité par Jean-Christophe Brizard, vers un jeu virtuose de sons complexes de saxophone, parsemé de cris exhalés par l’instrumentiste. C’était une manière de traiter de la perte du langage, de l’absence de mot. « Nous n’avions pas de mot pour dire les mots qui restent dans la gorge ». L’unité et l’hétérogénéité du matériau entre les parties instrumentales et électroniques sont centrées autour de la voix. L’électronique reste frontale, à l’image d’une musique de chambre.

Quant à la seconde partie, je voulais approfondir des idées de synthèse temps réel CSound et y faire correspondre une occupation totale de l’espace sonore, l’occupation d’un monde nouveau, l’évocation d’une renaissance, un univers chargé du passé.

L’utilisation d’une voix grave, profonde et chaleureuse, d’un narrateur qui se veut rassurant sur des textes aussi beaux que durs, était inéluctable. Le saxophone baryton, avec ses souffles, ses impacts, ses cris, ses sons fendus est un partenaire de choix pour travailler en harmonie avec la voix.

 

Maxime Mantovani, note de programme du concert du 7 septembre 2020 au Centre Georges Pompidou