Pierre Jodlowski (1971)

Post Human Computation (2014)

pour guitare électrique, vidéo et électronique

œuvre électronique

  • Informations générales
    • Date de composition : 2014
    • Durée : 20 mn 48 s
    • Éditeur : édition du compositeur
    • Commande : Stefan Österjö (ensemble Ars Nova, Suède)
  • Genre
    • Musique soliste (sauf voix) [Guitare]
Effectif détaillé
  • guitare électrique

Information sur la création

  • Date : 27 novembre 2014
    Lieu :

    Suède, Malmö, Inter Arts Center, Festival "Tacit or Loud: where is the knowledge in art ?"


    Interprètes :

    Stefan Österjö, guitare.

Information sur l'électronique
Dispositif électronique : dispositif multimédia (vidéo, lumière)

Observations

Partition téléchargeable sur le site du compositeur.

Note de programme

Cette pièce a été composée en collaboration avec le groupe « The six Tones », un ensemble composé de deux musiciennes traditionnelles du Vietnam et du guitariste suédois Stefan Österjö. Au lieu d’écrire un simple trio, j’ai décidé de travailler sur un solo de guitare électrique en intégrant les deux musiciennes dans une vidéo. En commençant à travailler avec elles, j’ai rapidement interrogé de manière plus générale, le rapport occident / orient en essayant de sortir des archétypes liées à la pratique musicale traditionnelle (instruments, costumes et répertoire).

En me documentant sur le statut des femmes dans les pays asiatiques (milieu militaire, ouvrier, prostitution) j’ai compilé une vaste base de données visuelles (documentaires ou vidéos internet) que j’ai décidé d’intégrer au montage du film. Ce montage, très dynamique oppose donc ces images du monde contemporain à ces deux musiciennes qui, au contraire, évoluent de manière assez neutre dans une sorte de non-lieu, propice à une forme de contemplation réflexive. Si le film évoque clairement et de manière critique la condition féminine, le musicien sur scène lui-aussi se bat avec sa propre icône : celle du « guitar héro ».

Peu à peu malmené par des références qui s’accumulent contre lui et un contexte visuel qui laisse de moins en moins de doutes quant à l’état délabré du monde, le musicien se fait absorber par son image, qui vers la fin de la pièce, se confond avec les images dans un dernier solo au caractère hermaphrodite et monstrueux. En guise de conclusion, une guitare en plastique s’impose au regard, pathétique relique de notre monde post-humain…

Pierre Jodlowski