Philippe Fénelon (1952)

Leçons de ténèbres (2003)

pour trois voix et ensemble instrumental

  • Informations générales
    • Date de composition : 2003
    • Durée : 1 h 35 mn
    • Éditeur : Zabak Productions
    • Opus : 90
    • Commande : Atelier Lyrique de Tourcoing et de Musique Nouvelle en Liberté
    • Livret (détail, auteur) :

      Philippe Fénelon d’après les Lamentations de Jérémie

Effectif détaillé
  • ensemble de voix solistes(2 soprano solo, contralto solo [])
  • 2 violons, théorbe, viole de gambe, basse de violon, clavecin

Information sur la création

  • Date : 7 avril 2004
    Lieu :

    (pour le mercredi-saint), 8 avril 2004 (pour le jeudi-saint) et 9 avril 2004 (pour le vendredi-saint), France, Tourcoing, Église Saint-Christophe


    Interprètes :

    Judith Gautier et Hélène Decarpignies : sopranos, Emma Curtis : contralto, La Grande Écurie et la Chambre du Roy, direction : Sébastien d'Hérin.

Titres des parties

  • I. Première leçon du mercredi-saint
  • II. Deuxième leçon du mercredi-saint
  • III. Troisième leçon du jeudi-saint
  • IV. Deuxième leçon du jeudi-saint
  • V. Première leçon du vendredi-saint
  • VI.Deuxième leçon du vendredi-saint

Note de programme

Ces Leçons de Ténèbres se singularisent par une grande variété de mouvement, par des contrastes de l’invention, de l’enchevêtrement et des distorsions qu’elles convoquent. Les figures stylistiques particulières, parfois exhubérantes, deviennent l’expression extrême de la déploration. Organiser les Élégies que constitue le texte des Lamentations du prophète Jérémie, c’est mettre en valeur la douleur mais c’est aussi chercher ce qui, dans cette manifestation inspirée, se trouve à la charnière entre l’émotion et la connaissance. Le passage d’une voix à une autre, du son ténu d’un instrument à un autre, leur disposition dans l’espace, les silences traduisent la fragilité même, celle exprimée dans le récit du prophète qui énonce la détresse de celui qui est abandonné par ses disciples, ou le malheur de Sion puis le châtiment que reçoit Jérusalem. En dépit de l’image de destruction qu’ils évoquent, il faut lire et entendre ces textes aussi comme une manière d’imaginer un avenir. Entre la détresse et la survie, ces chants funèbres peuvent devenir une utopie, ce nulle part originel où l’imagination de l’auditeur invente un autre lieu qui pourrait faire l’objet d’une quête personnelle et lui permettra peut-être de survivre sans trahir la mémoire des disparus.

Philippe Fénelon.