Kenji Sakai (1977)

...Rhizomes... (2006)

pour grand ensemble

  • Informations générales
    • Date de composition : 2006
    • Durée : 12 mn
    • Éditeur : Inédit
Effectif détaillé
  • 2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons, 2 cors, 2 trompettes [en ut] , 2 trombones, tuba, 4 percussionnistes, harpe, piano (aussi célesta), 8 violons, 3 altos, 2 violoncelles, 2 contrebasses

Information sur la création

  • Date : 17 octobre 2006
    Lieu :

    France, Paris, Conservatoire national supérieur de musique et de danse, salle d’art lyrique


    Interprètes :

    l'orchestre des lauréats du conservatoire, direction : Zsolt Nagy.

Note de programme

Le titre emprunte au domaine philosophique, et plus précisément, au post-structuralisme.

Il fait référence au modèle de pensée décrit par Gilles Deuleuze et Felix Guattari dans leur livre Mille plateaux (1980).

Depuis plusieurs années, je travaille à transposer dans ma musique le modèle de rhizome que Deuleuze et Guattari ont appliqué à l’analyse philosophique dans différents domaines, que ce soit la sémiologie, la linguistique ou le capitalisme.

J’ai tenté de réaliser un triptyque en m’inspirant de cette pensée philosophique, cherchant à faire que chaque volet, pourtant composé des mêmes matériaux, se différencie dans son évolution propre.

…Rhizomes… constitue le deuxième volet de ce triptyque, encadré par Cascades... (I) pour 16 musiciens et ...Chaosmose (III) pour orchestre symphonique.

Chaque pièce, autonome, peut-être jouée séparément.

Ce triptyque représente, pour chacun des différents modèles, le trajet de ses métamorphoses : le modèle « Cascade… » se perturbe pour créer un état complexe, « …Rhizomes… » où les niveaux des discours différents, polyphoniques, deviennent inextricables jusqu’au Chaos organisés. La règle et le chaos s’osmosent comme la fonction logistique.

Dans …Rhizomes…, le « Cantus Firmus », composé de 8 notes, s’imbrique avec du l’harmonie (série verticalisée), ou se métamorphose par les moyens de la permutation, du canon ou du profil mélodique. Le discours formel représente une progression de la simplicité vers la complexité, dans une succession infinie.

La phase transitoire – passage d’une métamorphose vers un nouvel état – est amenée par un vecteur.

Deuleuze et Guattari rattachent la notion du rhizome à celle de « l’intermezzo » : il n’existe plus ni commencement ni fin mais juste un « agencement dirigé vers un corps sans organes ».
Enfin, au-delà de ce triptyque, ma recherche sur ces modèles est liée à la manière d’envisager la diversité dans ma musique.

Kenji Sakai.