Jérôme Combier (1971)

Petite obscurité (2002)

pour flûte, clarinette, guitare, alto et violoncelle

  • Informations générales
    • Date de composition : 2002
    • Durée : 7 mn
    • Éditeur : Lemoine
    • Dédicace : à Mié Ogura, Mathieu Fèvre et Christelle Séry.
Effectif détaillé
  • flûte, clarinette, guitare, alto, violoncelle

Information sur la création

  • Date : 5 novembre 2002
    Lieu :

    Paris, Cité universitaire, Maison Heinrich Heine


    Interprètes :

    l'Ensemble Cairn, direction : Jean Deroyer.

Note de programme

Petite obscurité est composée à partir de l’Offrande Musicale de Jean-Sébastien Bach. Tâche délicate, un peu audacieuse (quoique souvent perpétrée), peut-être impossible, mais qui dit avant tout mon profond attachement à cette musique. Le modèle n’apparaît toutefois jamais ostensiblement, mais toujours de manière voilée, cryptée, déformée, comme une charpente invisible. C’est peut-être avant tout le caractère contrapuntique de la musique qui révèle la filiation et que j’ai souhaité mettre en lumière. Mais les lignes mélodiques qui constituent ces contrepoints sont déformées par des quarts de ton et si intimement unies (canon à la seconde mineure, contrepoint dans le registre aigu, canon dit « écrevisse ») qu’elles finissent par créer entre elles des irisations, des reflets, et par basculer dans le registre du timbre. Elles jalonnent la partition comme autant de salles – obombrées, a giorno – où le temps se fige, mais pour un instant seulement car la musique, loin d’y séjourner reprend son cours. Dans Petite obscurité, il fut question pour moi de ne rompre jamais la fluidité que j’ai souhaité lui donner. Le titre est emprunté aux écrits apocryphes d’Esther Hallam Meynell La petite chronique d’Anna Magdalena Bach : « Deux chandelles entre nous (je faisais toujours bien attention de les moucher, afin que la fleur de lumière ne soit pas gâtée par une épine d’obscurité), nous travaillions en silence. »

Jérôme Combier.