Yannick Plamondon (1970)

Fil retors (1998)

pour orchestre de chambre

  • Informations générales
    • Date de composition : 1998
    • Éditeur : pas d'éditeur
    • Commande : Nouvel Ensemble Moderne, avec le soutien du Conseil Des Arts et des Lettres du Québec

Information sur la création

Note de programme

« Entourant le pays de la Magie, des îlots minuscules : ce sont des bouées. Dans chaque bouée un mort. Cette ceinture de bouées protège le pays de la Magie, sert d'écoute aux gens du pays, leur signale l'approche d'étrangers. Il ne reste plus ensuite qu'à les dérouter et à les envoyer au loin. »(Henri Michaux, Au pays de la Magie)

Depuis quelque temps je m'intéresse plus particulièrement aux incidences esthétiques et poétiques, qu'engendre l'emploi spécifique de certaines mélodies extraites de mon folklore personnel ; entendues à la radio dans mon adolescence, premières expériences de répertoire classique, fragment épars d'une culture multiforme, et sans orientation (boussole folle).

Mélodies, objets, icônes, surgissements ?

En fait j'arrache à ces objets trouvés leur parfum, leurs caractéristiques morphologiques devenant « mentalité de la pièce », le produit incarnant une surface à la limite (borderline) de leur charge référentielle et allusive, ces icônes alimentant l'atmosphère et le dynamisme de la pièce, cette dernière que l'on pourrait qualifier de « résonance » des dits objets. Une surface parfois claire souvent trouble, dans laquelle j'essaie de m'identifier, d'attraper de ces surgissements, un message, un artéfact de ce qui pourrait être collectif et/ou individuel.

Dans Fil retors, j'ai pour la première fois cessé de limiter le nombre de ces icônes, rejetant le scrupule de l'économie, du concept de noyau générateur produit importé de la rhétorique compositionnelle européenne. En consacrant dans la forme l'ordre strict d'apparition chronologique de ces icônes, analysant et utilisant les impacts dynamiques et formels crées par l'éthérogenéité de ces surgissements. Laissant au gré de la composition, à la pièce le soin de m'indiquer ou et quand « elles » doivent apparaître.

Un ami me signala la similitude avec les rhapsodies, avec la technique de ces dernières (qui coud et ajuste des chants), comme un fil retors, qui résiste, un lien noueux nous rattachant à quelque chose.

Yannick Plamondon, site personnel du compositeur