Iannis Xenakis (1922-2001)

Aroura (1971)

pour douze instruments à cordes

  • Informations générales
    • Date de composition : 1971
    • Durée : 12 mn
    • Éditeur : Salabert
Effectif détaillé
  • 4 violons, 3 violons II, 2 altos, 2 violoncelles, contrebasse

Information sur la création

  • Date : 24 août 1971
    Lieu :

    Suisse, Lucerne, Festival


    Interprètes :

    les cordes du festival, direction : Rudolf Baumgartner.

Note de programme

Aroura (« La terre » chez Homère) représente les textures sonores de la terre (le mot a la même racine que « area » ou « arena » dans les langues romanes). La première impression que l’œil reçoit de la terre est celle des textures, par exemple de champs, des bois ou du sol nu ; de même, la première impression que l’oreille reçoit du son est celle des textures. Celles-ci sont perçues comme des éléments primaires que l’œil ou l’oreille « connaît » ou reconnaît en tant que forme. Une texture est un ensemble assez grand de phénomènes sonores, considérés comme des éléments régis par des lois structurelles immuables. Des sections internes sont répétées suffisamment souvent pour créer une sensation de texture. Par exemple, un groupe de glissandi vers l’aigu, se renouvelant, constitue une forme, une texture. Une section étendue de col legno pour cordes (frapper les cordes du bois de l’archet) constitue une autre texture. Un groupe de glissandi développé stochastiquement sur toute l’étendue des hauteurs et se déplaçant dans toutes les directions, s’il dure suffisamment longtemps, créera également une texture. Un groupe de chocs intervenant comme découlant des lois qui régissent la désintégration de matière radioactive est aussi une texture. Un amas de phénomènes assemblés selon les lois des groupes finis ou infinis est aussi une texture. Là où la texture est créée selon des lois choisies arbitrairement, celles-ci peuvent être empruntées aux fonds des lois musicales ou mathématiques, ou même inventées.

Salabert.