Tōru Takemitsu (1930-1996)

Ame zo furu - Rain coming (1982)

pour ensemble

  • Informations générales
    • Date de composition : 1982
    • Durée : 10 mn
    • Éditeur : Schott, Tokyo, nº SJ 1012
    • Cycle : Waterscape
    • Commande : Fondation Gulbenkian pour le London Sinfonietta
Effectif détaillé
  • flûte (aussi flûte alto), hautbois, clarinette, basson, cor, trompette, trombone, percussionniste, harpe, célesta (aussi piano), violon, violon II, alto, violoncelle, contrebasse

Information sur la création

  • Date : 26 octobre 1982
    Lieu :

     Londres


    Interprètes :

    le London Sinfonietta, direction : Oliver Knussen.

Note de programme

Dans la production de Toru Takemitsu se trouvent plusieurs pièces regroupées en cycles, basés sur la contemplation, Rain Coming participant de la contemplation de la pluie, ainsi que Garden Rain, Rain Tree et Rain Spell ; la série d'œuvres portant le titre de Waterscape. L'abstraction du propos permet au compositeur de se mouvoir librement au travers de sa symbolique, d'établir un réseau de signifiants musicaux propres à déployer sa vision de créateur que stimule la contemplation. Takemitsu nous dit : « Mon intention est que ces pièces passent par les différentes métamorphoses de la mer de la tonalité, comme l'eau circulant dans l'Univers ». Le fil conducteur de Rain Coming est une phrase de la flûte alto en sol, dont l'intervalle prédominant est la tierce majeure. La phrase progresse par ondes, portée par une harmonie très délicate, avant une série de variations, certaines étant très courtes. Il s'établit ainsi un système de respiration qui semble animer le discours comme le vent module la chute de la pluie, en modifie les aspects alors qu'il s'agit toujours de la même eau. Chemin faisant, la flûte alto revient exposer ses mélismes, enrichis des caractéristiques intervalliques de l'harmonie qui l'enveloppait dès l'ouverture. Ceci conduit à une période plus violente, très rythmique, quoique d'une texture toujours aussi délicate et parsemée de petites formules sibilantes confiées aux cordes. Dans le contexte de la culmination, elles sont déjà la figuration de la grande plage de calme qui va succéder pour mener à l'accord final, axé autour d'un ré bémol réparti sur cinq octaves. Le travail des octaves est du reste important dans cette musique où elles jouent d'une part le rôle de stabilisateur, et d'autre part de polarisateur tonal, la tonalité étant un propos majeur pour Takemitsu. Il lui confie une fonction cohésive de tout temps inhérente à sa nature, mais exploitée de manière pleinement originale.

Frédérick Martin, programme de la création française.