L'orgue – le magnifique instrument de Saint-Eustache – est ici considéré comme l'un des instruments les plus anciens mettant en œuvre la synthèse sonore additive, bien avant que les connaissances scientifiques n'en expliquent les principes. Ce synthétiseur « intuitif » est prolongé par un gigantesque synthétiseur contemporain, électronique lui, grâce auquel plusieurs types de synthèse sonore sont explorées. La vidéo, intimement liée aux inflexions de la partition musicale, sera projetée sur toute la largeur de la nef de l'église. Convoquant danse contemporaine et animation 3D, elle met en scène deux corps perdus dans un environnement abstrait : étrange abysse, habité de structures architecturales impossibles et de phénomènes lumineux atmosphériques.
La composition musicale s'attache à faire naître une parole de l'instrument, véritable « Vox Humana » qui émerge à la frontière ambiguë entre le son électronique et le son acoustique. L'unité est rendue possible grâce à la richesse sonore de l'orgue de St-Eustache – qui se déploie jusqu'au 9e harmonique – et à un travail de synthèse vocale notamment faisant écho au jeu d'orgue ancien « vox humana » qui cherchait déjà à imiter la voix humaine.