Time and Motion Study 1 pour clarinette basse est la première œuvre d'une série de trois pièces du même titre (la seconde étant pour violoncelle et la troisième pour 16 voix, et toutes deux avec électronique en direct).
Commencée en 1971 comme une étude pour clarinette, elle a été entièrement réécrite en 1976-1977 acquérant ainsi une forme complètement nouvelle. Le compositeur a écrit au sujet de cette pièce : « Tous les aspects du matériel initial (hauteur, densité, longueur des phrases, articulations etc.) sont soumis à une manipulation ordonnée au moyen de la même séquence proportionnelle de base – 1, 2, 3, 5, 13 et ses dérivés. Deux niveaux d'activité d'un caractère immédiatement perceptible sont placés en opposition à cette micro-organisation ; un niveau basé sur l'alternance et l'expansion des contrastes venus de deux types structurels différents (entendus dans leur forme la plus évidente au départ), l'autre niveau explore la transformation progressive d'un type particulier d'articulation : des notes legato rapides se transforment en des notes répétées staccato également rapides. Mon souci principal a été de suggérer une polyphonie de paramètres dans laquelle un instrument solo peut fournir assez d'informations pour déjouer les limitations formelles inhérentes à une texture fondamentalement monophonique.
[...] D'emblée, j'ai voulu que l'aspect « étude » de la composition – à savoir l'examen spécifique minutieux et radical des conséquences découlant de l'adoption de certaines prémisses de bases initiales – forme l'axe central autour duquel s'inscrirait son individualité. En ce sens, l'œuvre est auto-réflexive, eu égard à son mode d'expression : l'aspect de virtuosité de l'écriture en sa majeure partie, croise pour ainsi dire en diagonale le plan essentiellement statique des systèmes fermés, duquel, comme une conséquence secondaire, il surgit au lieu de le suivre en parallèle, en le reproduisant... »
d'après Brian Ferneyhough.