informations générales

date de composition
1996-2001
date de révision
2007
durée
23 min
éditeur
Ricordi
Dédicace
à Benny Sluchin
Commande
Ensemble intercontemporain
Auteur ou contenu du livret

d'après W.B. Yeats, A Full Moon in March

genre

Musique concertante (Trombone et ensemble/orchestre)

effectif détaillé

Soliste(s)
trombone

flûte alto (aussi flûte basse, flûte piccolo), hautbois (aussi cor anglais), clarinette en la (aussi clarinette contrebasse), basson, cor, trompette [en do] (aussi trompette), trombone, tuba, percussionniste, alto, contrebasse

informations sur la création

date
8 juin 1997

Paris, Cité de la Musique

interprètes

Benny Sluchin : trombone, Ensemble intercontemporain, direction : David Robertson ; création integrale le 22 octobre 1999, Paris, Cité de la Musique, Grande Salle par les mêmes.


date
27 avril 2008

Allemagne, Munich, Carl-Orff Saal de la Philharmonie am Gasteig

interprètes

Benny Sluchin : trombone, Ensemble intercontemporain, direction : Ludovic Morleau.

Note de programme

Cette œuvre est ma deuxième expérience dans le domaine du concerto. Elle suit à un an de distance un concerto pour piano et grand orchestre, et comme celui-là, elle est inspirée par un court poème de W.B. Yeats et fait partie d'un cycle de concertos que je vais écrire pour différents instruments et ensemble ou orchestre.

Depuis mon arrivée à Paris, il y a quinze ans, j'ai eu la chance de rencontrer Benny Sluchin et d'explorer avec lui l'univers sonore du trombone et de ses multiples sourdines, grâce aux travaux qu'il avait menés au sein de l'équipe d'acoustique instrumentale de l'Ircam. Dès lors, je voulais concrétiser ces recherches en une œuvre, mais je n'ai jamais réussi à produire une musique qui me satisfasse.

From Needle's Eye a été composé en 1996 comme une œuvre en cinq courts mouvements pour trombone et petit ensemble. Mais, encore une fois, je n'étais pas très satisfait du résultat musical : j'étais presque en train de tout abandonner, quand la solution m'est soudainement apparue : intégrer la dimension de l'espace à l'écriture instrumentale, comme je l'avais déjà fait dans d'autres compositions. J'ai donc entièrement réaménagé la pièce, frénétiquement, car il ne me restait pas beaucoup de temps, de façon à jouer avec le placement des instrumentistes sur scène ; au centre, devant, le trombone soliste ; à gauche et à droite deux quintettes « battenti » — à l'instar des double chœurs vénitiens — placés en profondeur ; au centre, derrière, un percussionniste. Chaque quintette comprend un instrument à corde, deux bois et deux cuivres, choisis de façon à leur donner un caractère différent : doux velouté (gauche) ou âpre et incisif (droite). Dans la phase de ré-écriture de l'œuvre, j'ai toujours pensé au placement de chaque son dans l'espace, pour créer par exemple des oppositions de volumes, de jeux canoniques spatiaux ou différents mouvements du même matériau.On percevra aisément que j'ai utilisé le trombone soliste comme un personnage musical avec maints visages : léger, gracieux, espiègle, malin, grave, dramatique, excentrique, passionné, sournois et ainsi de suite. La forme de l'œuvre, d'ailleurs, est bâtie autour d'un chemin à travers ces différents caractères en jouant sur différentes façons de les présenter et de les juxtaposer.

La version actuelle de From Needle's Eye correspond aux trois premiers mouvements de la pièce initiale, fusionnés en un seul trait : le premier mouvement était basé sur une alternance d'accords tenus oscillant entre les deux quintettes et la percussion frottée par un archet, ponctués par des courtes interventions du trombone. Le second était un scherzo sec et vif, se terminant avec des coups de langue « slaps » dans le trombone sans insuffler de l'air ; le troisième était un mouvement lent inspiré par la tradition des « dung », les grandes trompes tibétaines, employant plusieurs instruments graves, avec des notes pédales du trombone en glissando et respiration circulaire, comme si le son cherchait à descendre au plus profond de l'instrument, sans jamais s'arrêter.

Je ne sais pas encore si je vais aussi retravailler les deux mouvements finaux, plus brillants. Pour l'instant je n'ai pas trouvé une façon, et peut-être, une raison profonde, de les incorporer dans la nouvelle forme de la pièce. J'ai préféré ainsi terminer de manière quelque peu insolite, avec des registres gravissimes, dans une atmosphère de calme profond. Je souhaiterais enfin remercier de tout mon cœur Benny Sluchin, dont la bravoure, l'esprit de recherche et la patience m'ont beaucoup inspiré dans mon travail. Avec cette pièce, je suis heureux de pouvoir lui dire « merci » en musique.



Marco Stroppa, programme du concert de création, le 8 juin 1997, Cité de la Musique

Titres de parties

  1. Polished
  2. Silently boundless
  3. Crackling (come un turbinio di irrefrenabili danze)

œuvres similaires


Cette fiche œuvre a valeur encyclopédique, elle ne reflète pas les collections de la médiathèque de l'Ircam. Veuillez vous référer aux fiches "partitions".


Vous constatez une erreur ?

IRCAM

1, place Igor-Stravinsky
75004 Paris
+33 1 44 78 48 43

heures d'ouverture

Du lundi au vendredi de 9h30 à 19h
Fermé le samedi et le dimanche

accès en transports

Hôtel de Ville, Rambuteau, Châtelet, Les Halles

Institut de Recherche et de Coordination Acoustique/Musique

Copyright © 2022 Ircam. All rights reserved.