harpe, contrebasse, violoncelle, alto, violon, percussionniste
Belgique, Bruxelles, Flagey, Studio 4, festival Ars Musica
Jeanne Maisonhaute : violoncelle, Ensemble Musiques Nouvelles, direction : Jean-Paul Dessy.
Epopées – pauses pluitées est une pièce qui s’inscrit dans la thématique du festival Ars Musica 2012 Altra Cosa. Autre chose, autre cause, autre monde, liens entre les civilisations, les cultures. J’ai choisi de travailler pour ce projet à partir d’une comptine japonaise très populaire datant du XVIe siècle, Toryanse. Dans ce chant traditionnel, il est question d’un passage, d’un petit « chemin de Dieu » inquiétant, d’une traversée dont on ne sait si l’on reviendra. Très présente sous diverse forme tout au long de la pièce, cette mélodie sera mise en regard avec des sonorités électroacoustiques très hétérogènes, qui va des signaux sonores émis dans les passages piétons au Japon afin d’aider les non ou malvoyants à traverser la rue - dont la mélodie Toryanse était autrefois utilisée, à l’élaboration de paysages oniriques ou concrets - pluie, bruits de trafic routier...
Le rapport entre l’instrument soliste et l’électronique est pensé comme celui d’un individu à son environnement. Un environnement dans lequel l’individu a un impact, beaucoup de la partie électronique étant liée au temps réel. Elle se décline principalement dans une synthèse liée à la périodicité du signal émis – qui crée une ombre irisée du violoncelle, et sur une improvisation de l’ordinateur à partir du jeu de violoncelle. Progressivement, ce rapport s’inverse – une sorte de violoncelle liquide se dessine sur une ambiance de pluie dans la partie centrale de la pièce. Dans la dernière partie, l’environnement cherche à imiter l’instrument et devient une corde virtuelle, dont la pression s’abaisse progressivement, finissant par rejoindre un violoncelle aux cordes complètement détendues, dont le timbre est presque devenu électroacoustique. L’ensemble instrumental est, quant à lui, le lien entre le soliste et l’électronique. Par moments, il renforce les environnements électroacoustiques. Dans d’autres cas, c’est une orchestration pensée comme un possible résultat d’un traitement électronique sur le violoncelle solo. L’ensemble tente de souligner une ambiguïté entre la source acoustique du son et son possible équivalent électronique - notamment avec l’utilisation de la synthèse par modèle physique concernant des techniques de Col legno.
Cette ambiguïté crée un tissu fragile entre deux univers, deux temporalités, entre deux mondes hétérogènes qui s’opposent parfois ou qui se rejoignent par des passerelles improbables.
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