De même que les études de Chopin ou de Debussy, celles d'Ohana se situent au-delà de toute analyse de leur interprétation ou de leur contenu musical. Une technique sûre et une grande agilité sont évidemment indispensables à leur exécution. Mais la seule dextérité ne suffirait pas à en révéler la signification profonde. Comme dans Chopin et plus encore chez Debussy, l'instrument ne subit pas la musique, mais au contraire en est la source ; il explore et découvre sans cesse, au plan de la résonance, de la texture, du timbre.
Paul Roberts, Avant-propos de la partition du Ier Livre.
Ces études sont donc plus des études de sonorités que des exercices de technique, encore que chacune d'entre elles mette l'accent sur un problème spécifique, qui semble d'ailleurs, comme chez ses prédécesseurs, déterminer un point de départ compositionnel autant que tester une difficulté technique particulière. Les deux dernières études, pour piano et percussion, sont, dans leur complémentarité, tout-à-fait représentatives des deux aspects principaux de la musique d'Ohana, si souvent rencontrés dans son œuvre : la méditation poétique, et la violence pulsionnelle.
Ohana considère que le travail de ces pièces constitue une étape préalable utile pour comprendre son univers pianistique. Il conseille donc volontiers aux jeunes pianistes d'en aborder l'étude avant celle des Préludes.
Christine Prost, catalogue raisonné de l'œuvre de Maurice Ohana, Revue Musicale, Editions Richard-Masse.