informations générales

date de composition
1982
durée
22 min
éditeur
Lemoine
Commande
Madame David Weil pour l'Ircam-Centre Pompidou

genre

Musique instrumentale d'ensemble (Ensemble instrumental mixte de 10 à 25 instruments)

effectif détaillé

2 flûtes, hautbois, 2 clarinettes, basson, cor, trompette, trombone, 2 percussionnistes, piano, violon, violon II, alto, violoncelle, contrebasse

informations sur la création

date
15 février 1983

Paris, Ircam, Espace de projection

interprètes

l'Ensemble intercontemporain, direction : Peter Eötvös.

Information sur l'électronique

Information sur le studio
Ircam
RIM (réalisateur(s) en informatique musicale)
Andrew Gerzso
Dispositif électronique
sons fixés sur support

documentation technique et patch

Désintégrations

update-cmu

Version Sidney

observations

Enregistrements : Ensemble intercontemporain, direction : David Robertson, Accord, AC4653052 ; Ensemble L'Itinéraire, direction : Yves Prin, Montaigne/Naïve, MN782175.

Note de programme

Désintégrations a été composée après un travail approfondi sur la notion de « spectre ». Tout le matériau de la pièce (aussi bien la bande que la partition d'orchestre), ses microformes, ses systèmes d'évolution, a pour origine des analyses, des décompositions ou des reconstructions artificielles de spectres harmoniques ou inharmoniques.

La plupart de ces spectres sont d'origine instrumentale. Des sons de piano grave, de cuivres, de violoncelle ont été particulièrement utilisés. La bande magnétique ne cherche pas pour autant à reconstituer des sons instrumentaux. Ceux-ci ne servent que de modèles ou de matériau pour la construction de timbres ou d'harmonies (je fais d'ailleurs peu de différence entre ces deux notions), et même pour la construction de formes musicales.

Plusieurs types de traitements des spectres sont employés dans la pièce :

  • Fractionnement : on n'utilise qu'une région du spectre (par exemple, sons de cloche du début et de la fin obtenus par fractionnement de sons de piano).
  • Filtrages : on exagère ou on retranche certains composants.
  • Exploration spectrale (mouvements à l'intérieur du son) : on entend les constituants les uns après les autres, le timbre devient mélodie (par exemple, dans la troisième section, sons de clochettes provenant de la désintégration de timbres de clarinette et de flûte)
  • Création de spectres inharmoniques, « linéaires » par addition ou soustraction d'une fréquence (par analogie avec la modulation en anneau ou la modulation de fréquence), « non linéaires » par torsion d'un spectre ou description d'une courbe de fréquences (par exemple, dans l'avant-dernière section, torsion progressive d'un son de trombone grave).

La bande a été calculée par synthèse additive : on décrit dans toutes ses dimensions chaque composant d'un son. Cela permettait de jouer sur les spectres de manière extrêmement précise et analytique, et de rapprocher processus de synthèse et processus de composition, à tel point que la bande a véritablement été « écrite » avant d'être réalisée.

L'écriture orchestrale a aussi bénéficié de la puissance de l'ordinateur, pour la définition des hauteurs et des durées et même pour le dessin de certaines microformes. Bande et instruments procèdent donc de la même origine et sont en rapport de complémentarité. Souvent, la bande exagère le caractère des instruments, diffracte ou désintègre leur timbre, ou amplifie les effets orchestraux. Elle doit être parfaitement synchrone, d'où la nécessité de « clics » de synchronisation que le chef doit suivre.

Les deux sources, instrumentale et synthétique, sont ainsi le plus souvent fondues et concourent à créer des instants sonores ou des parcours musicaux inédits ; le discours musical joue souvent sur l'ambiguïté entre ces deux sources, le but ultime étant d'effacer toute différence entre des mondes sonores a priori distincts.La musique procède par parcours plus que par sections séparées. Chaque moment met l'accent sur un traitement spectral particulier, chaque parcours fait évoluer diversement la matière musicale, entre harmonicité et inharmonicité, ombre et lumière, simple et complexe.Des contours précis se dégagent d'objets flous, l'ordre naît de chaos rythmiques, les sons évoluent sans cesse, se déforment à en changer de nature...

La synthèse a été réalisée sur l'ordinateur 4X de l'Ircam, avec l'assistance d'Andrew Gerzso, et la réalisation finale sur bande avec celle de Didier Arditi. Pour ce concert, une nouvelle version de la partie électronique sur le support « disque dur » a été réalisée par le compositeur et par Joshua Fineberg.



Tristan Murail.

captations

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complete.mp3

Composé par Tristan Murail , concert du 25 mars 1983

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complete.mp3

Composé par Tristan Murail , concert du 11 septembre 1992

Voir la fiche media

complete.mp3

Composé par Tristan Murail , concert du 3 juillet 1993


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Cette fiche œuvre a valeur encyclopédique, elle ne reflète pas les collections de la médiathèque de l'Ircam. Veuillez vous référer aux fiches "partitions".


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