<p>Les Achachilas sont les esprits protecteurs, ancêtres, du peuple Aymara. Ils sont représentés sur terre par les montagnes et monts qui entourent ces peuples.<br />Après la naissance de ma fille, j’ai senti le besoin de regarder de plus près la terre de mes ancêtres. Ce travail de mémoire a guidé toute cette œuvre. <br />Cette pièce « est une succession d’états dont chacun annonce ce qui suit et contient ce qui précède. … Tandis que je les éprouvais, ils étaient si solidement organisés, si profondément animés d’une vie commune, que je n’aurais su dire où l’un quelconque d’entre eux finit, où l’autre commence. En réalité, aucun d’eux ne commence ni ne finit mais tous ces prolongent les uns dans les autres ». La pensée et le mouvant Bergson.<br />Ce présent qui dure, ce passé qui fait corps avec le présent, correspondent à un non-développement, à un non-déterminisme ; chaque acte est un « jaillissement ininterrompu de création », dans lequel il n’y a jamais deux moments identiques.<br />Dans mon travail, l’œuvre n’est jamais préconstruite, il n’y a pas d’esquisses préparatoires, et reste par conséquent totalement imprévisible. Composer devient alors une véritable aventure, totalement libre.<br />Seule la mémoire, conscience du passé qui fait corps avec le présent, donne cohérence à ma musique. </p><p>Cette œuvre est dédiée à ma fille Millaray, en espérant que ces Achachilas se penchent sur elle.</p>