Noir est mystérieux
Est obscur
Est muet
Est sombre
Est tranquille
Est étoffé
Est rempli d’étoffes où tout cri est étouffé
Tout étouffement est étouffé par ses étoffes
On n’entendra plus l’étouffement
L’étouffement restera dans le noir
S’étalera,
De s’étaler
S’ouvrira
De s’ouvrir
se gonflera
De gonfler
Respirera
Toutes les étoffes restées dans le noir comme les
meubles restent dans le noir et la terre
Toutes les sortes de terre
Toutes les sortes de couleurs de terres
De travaux
De chantiers
De tranchées
De charniers restent dans le noir
Une fois passé
Une fois arrivé
Le noir se tait
Le noir n’a pas de parole
Noir ne fera plus
Ne donnera plus que du noir
Que d’être l’osmose entre la grande couleur noirâtre
et l’assentiment d’un grand organe
noir sensible à la noirceur qui se déplace avec
les mouvements de noir
Changé par les mouvements de noir qui est
transformé par les changements de noir
Noir est ce les mélanges changeants de
l’introduction de passages à l’acte et de ce qui
est avant la masse de pensées
Avant les passages à l’acte
Ceux qui vont les déclencher
Ceux qui vont avertir
Qui avertissent
Qui se préparent
Tout ce qui prépare
Dessine les lignes invisibles
Les rides
Les interstices dans noir qui grincent
Qui font l’effet de bombes
Qui bombent le glissement des descentes
Il n’y a rien sur quoi se reposer
Sur quoi être sûr
Il y a une ouverture
Comme les pupilles s’ouvrent
Noir laisse des précisions sur les traces qu’il laisse