Michael Jarrell (1958)

Congruences (1991)

deuxième version, pour flûte, hautbois et orchestre

  • Informations générales
    • Date de composition : 1991
    • Durée : 14 mn
    • Éditeur : Lemoine
    • Commande : Collegium Academicum
    • Dédicace : à Saskia
Effectif détaillé
  • solistes : 1 flûte, 1 hautbois
  • 4 flûtes, 4 clarinettes (aussi 2 clarinettes basses), 2 bassons, 2 cors, 1 trompette, 1 trombone, 3 percussionnistes, 1 harpe, 1 piano, cordes

Information sur la création

  • Date : 14 mars 1991
    Lieu :

    Suisse, Genève, Radio Suisse Romande, salle Ansermet


    Interprètes :

    Aurèle Nicolet : flûte, Maurice Bourgue : hautbois, Orchestre du Collegium Academicum, direction : Thierry Fischer.

Note de programme

Congruence, du latin congruere, convenir, est un terme de géométrie : « lorsque tous les points de deux figures superposées coïncident, elles sont dites congruentes », rapporte le compositeur. Le pluriel du titre implique alors un attachement au principe de « degrés de congruence », réactivant ainsi la notion de tuilage, de recouvrement, de stratification, œuvrant dans Trace-Ecart, une partition de laquelle Congruences tire sa quintessence.

Créée dans une seconde version pour flûte, hautbois, et orchestre, où, à la manière du Ligeti des années 1960, l'orchestre avait à charge de transposer les sons électroniques dans l'instrumentarium classique, l'œuvre découvrait, dans sa première version, les expériences du compositeur avec un nouveau médium instrumental où réverbération, retardement, spatialisation, transformation du son et modulation de fréquence engendrent une polyphonie complexe. Emblématiquement, la première note posée par la flûte et le hautbois, dont la complémentarité acoustique et spatiale se donne à voir et à entendre, s'abîme ici dans la réverbération du dispositif électronique, là dans la résonance des flûtes de l'orchestre.

Les notes tenues structurent la partition dans une esthétique du gel, dans une polarité qui oriente la perception ; la flexibilité du vocabulaire rythmique est créée à la fois par l'omniprésence de rythmes non rétrogradables qui contrôlent l'enveloppe du son – et donc l'attaque différée et l'extinction disloquée des harmonies – et par la superposition de différentes subdivisions engendrant des « cycles réguliers de vitesses différentes ». Enfin, le surgissement d'un bref palindrome dans l'antépénultième section de l'œuvre, mémoire de Trace-Ecart, et la recherche d'une continuité brisée et d'un discontinu interne, résurgence d'une problématique latente depuis Instantanés, apparaissent comme les principes majeurs de Congruences.

Laurent Feneyrou.