York Höller (1944)

Résonance (1981)

pour ensemble et bande

œuvre électronique, Ircam

  • Informations générales
    • Date de composition : 1981
    • Durée : 20 mn
    • Éditeur : Breitkopf & Härtel, Wiesbaden
    • Commande : Ircam-Centre Pompidou
    • Dédicace : pour Pierre Boulez
Effectif détaillé
  • 2 flûtes (aussi 1 flûte piccolo, 1 cor anglais), 2 hautbois (aussi 1 cor anglais), 2 clarinettes (aussi 1 clarinette basse), 2 bassons (aussi 1 contrebasson), 2 cors, 2 trompettes, 2 trombones, 1 tuba, 2 percussionnistes, 1 harpe, 1 piano (aussi 1 célesta), 3 violons, 2 altos, 2 violoncelles, 1 contrebasse

Information sur la création

  • Date : 19 avril 1982
    Lieu :

    Paris, Ircam, Espace de projection


    Interprètes :

    l'Ensemble intercontemporain, direction : Peter Eötvös.

Information sur l'électronique
Information sur le studio : Ircam
RIM (réalisateur(s) en informatique musicale) : Marc Battier, Thierry Lancino
Dispositif électronique : sons fixés sur support

Observations

Cd : Ensemble Modern, direction : Peter Eötvös, Musikprotokoll 90, ORF Steirischer Herbst, MP 90 ORF 08.

Titres des parties

  • Modéré
  • Plus mouvementé/Retenu
  • Très lent
  • Animé
  • Modéré/Lent

Note de programme

Voici ce qu'il m'apparait important de signaler : jusqu'à récemment, l'univers des timbres instrumentaux se composait de grandeurs absolues, plus ou moins déterminées. Il n'y avait pratiquement pas de transitions continues entre les différents timbres. La situation a changé avec le développement de l'ordinateur : l'univers des timbres naturels est devenu un monde relatif, à l'intérieur duquel toutes sortes de transitions et de dérivations sont possibles.

C'est le point de départ de mon œuvre Résonance. Un orchestre, le réel, de vingt-huit instruments, est confronté avec un orchestre « imaginaire », dont les sons ont été réalisés sans exception au moyen d'un ordinateur et stockes sur bande magnétique. Le titre Résonance se réfère avant tout à la relation musicale entre ces deux plans. On sait que la plupart des sons naturels sont produits par l'excitation préalable d'un système (par exemple le corps d'un instrument). J'ai essayé de créer ce type de corrélation fonctionnelle entre l'orchestre et la bande magnétique, au sens où les sons de la bande magnétique, fréquemment, continuent pour ainsi dire de vibrer dans l'orchestre et inversement. Les sons produits par ordinateur sont eux-mêmes le résultat de différents processus. Il est clair qu'il ne s'agissait pas, et qu'il ne pouvait s'agir, d'imiter des sons instrumentaux. Mes recherches et mes expériences se sont plutôt concentrées sur deux objectifs essentiels :

1) Au sens d'un « continuum de timbres », réaliser (par des « interpolations ») le passage d'un timbre à un autre (par exemple de la flûte à la clarinette) sans solution de continuité ;

2) En partant de spectres instrumentaux, former un système de différentes dérivations (au moyen d'« extrapolations ») qui s'éloignent plus ou moins de leurs points de départ respectifs.

La structure de la composition repose sur une « Klanggestalt » (mélodie) de trente-quatre sons, rassemblés dans cinq groupes (accords).

De là découle la forme entière du morceau, qui se compose par conséquent de cinq parties :

I Modéré
II Plus mouvementé/Retenu
III Très lent
IV Animé
V Modéré/Lent

Le mot « KIanggestalt » n'a pas son pendant exact en français, car « structure », à mon avis, ne signifie pas tout-à-fait la même chose que « Gestalt », a savoir quelque chose de complet.

York Höller.