Jug Marković (1987)

defiant walks barefoot (2021)

pour voix, vidéo et électronique

œuvre électronique
Cursus Ircam

  • Informations générales
    • Date de composition : 2021
    • Vidéo, installation (détail, auteur) : Vidéo : Jug Marković, avec la collaboration de Sara Marković et Thea Soti
    • Durée : 11 mn
    • Livret (détail, auteur) :

      Texte : Ana Marija Grbić.

Effectif détaillé
  • soliste : voix de femme non spécifiée solo

Information sur la création

  • Date : 12 juin 2021
    Lieu :

    France, Paris, CENTQUATRE, festival ManiFeste 2021, concert du Cursus


    Interprètes :

    Thea Soti, voix.

Information sur l'électronique
RIM (réalisateur(s) en informatique musicale) : Jean Lochard (encadrement pédagogique, Ircam)
Dispositif électronique : temps réel, dispositif multimédia (vidéo, lumière)

Observations

Écouter l’enregistrement du concert ManiFeste du 12 juin 2021 au Centquatre : https://medias.ircam.fr/xafe961

Note de programme

Je désirais depuis bien longtemps explorer la voix chantante non opératique, et engager un processus d’étroite collaboration avec une chanteuse plutôt que de fixer la partition de manière définitive, comme gravée dans la pierre, avant de la donner à l’interprète. Le développement de cette pièce n’a pu se faire que grâce à une interaction constante, des échanges ouverts, une confiance réciproque, ainsi qu’une bonne dose d’improvisation et d’intuition. Afin de m’affranchir de tout héritage et connotation historiques, j’ai décidé de travailler à partir d’un texte fraîchement écrit, spécifiquement pour ce projet, tandis que les vidéos ont été tournées spontanément et aléatoirement par ma soeur sur une période de plusieurs mois.
Dans ce projet, je me suis donné comme priorité de travailler avec des personnes et leurs sensibilités propres, et pas uniquement avec leurs compétences artistiques, en me laissant guider par la relation humaine.
Cette pièce consiste en une introduction et six scènes qui apparaissent comme des blocs d’états figés qui changent de manière abrupte. Les six scènes ont recours à des traitements électroniques pour la plupart très différents les uns des autres, et sont soutenues par des vidéos qui suivent et soulignent la structure générale de la pièce.
Comme dans l’essentiel de la musique que j’ai produite jusqu’ici, j’ai travaillé sur une hétérogénéité esthétique, guidé par mon intuition et non par un manifeste de quelque nature que ce soit. Ma musique ne prétend pas conter une histoire, mais bien plutôt évoquer des sentiments, des atmosphères et des états.

a defiant walks barefoot
because all things will repeat themselves
because the sky will be the same
and the clouds
and the sun
under which one cannot sleep
and the shape of planets
and the posture of the body
She knows, one does not eat an orange with
four front teeth and that’s why
these things will repeat themselves
the family lunches
breathing in and out
the languid nature of February
because all things will repeat themselves the
hysterical crying in the morning the
hand fallen on the floor the
hand clumped into a fist
who walks by night beneath the windows?
who walks around the city?
She hates walking
leaving coming back leaving
will repeat themselves
because the bird molts its feathers
and stays the same color
and because sperm and grapefruit are always bitter
and the same color
because death and life will repeat themselves
and the floating island at your favorite restaurant
She tells the cabbie to drive faster
even though she’s not going anywhere
at dawn
sometimes
she experiences
peace

Ana Marija Grbić

Jug Marković, traduit de l’anglais par Jérémie Szpirglas, note de programme du concert ManiFeste du 12 juin 2021 au CENTQUATRE-PARIS.