Panayiotis Kokoras (1974)

Morphallaxis (2008)

pour flûte, percussion, violoncelle et dispositif électronique

œuvre électronique, Ircam

  • Informations générales
    • Date de composition : 2008
    • Durée : 15 mn env
    • Éditeur : Inédit
    • Commande : Ircam-Centre Pompidou (comité de lecture 2003)
    • Dédicace : à Sungji Hong
Effectif détaillé
  • 1 flûte, 1 percussionniste, 1 violoncelle

Information sur la création

  • Date : 27 mars 2008
    Lieu :

    Paris, Musée d’Orsay, Auditorium


    Interprètes :

    Jean-Luc Menet : flûte, Hélène Colombotti : percussion, Gabriel Prynn : violoncelle, de l’ensemble Alternance.

Information sur l'électronique
Information sur le studio : Ircam
RIM (réalisateur(s) en informatique musicale) : Olivier Pasquet
Dispositif électronique : dispositif électronique non spécifié

Note de programme

« On n’a pas recours aux couleurs (aux sons 1) parce qu’elles imitent la réalité, mais parce qu’elles sont nécessaires à la peinture (la composition 1) en particulier. »

Vassili Kandinsky

Ayant en tête la paraphrase ci-dessus, j’ai composé les premières esquisses de Morphallaxis.

Le titre signifie « reconstitution/régénération d’une entité à partir d’une partie de cette entité ». Il se réfère à un modèle continu de macrostructure et de microstructure, qui se régénère sans cesse à partir de lui-même.

La pièce explore des comportements complexes de sons instrumentaux, déployés pour entraîner l’auditeur et l’interprètes au-delà du son réel. La pièce exclut l’harmonie, la mélodie, et même les intervalles. Elle s’attache plutôt à donner une image homogène et solide du son, composée de gestes, d’articulations, de postures, de figures rythmiques, de textures et de changements spectraux, réunis en une entité sonore composite. Les notes sont abandonnées en faveur de complexes sonores changeants, oscillants et détonants. Les bruits de distorsion et la violence deviennent des intentions délibérées, avec leur propre signification musicale. Les systèmes acoustiques instables, l’électronique, les musiciens et la notation musicale interagissent pendant la représentation.

Dans Morphallaxis, l’intérêt de l’interprètes est de faire des sons et pas simplement de jouer des sons. Pour moi, il est comme un sculpteur de sons travaillant une gigantesque statue avec des outils de bijoutier. En tant que compositeur, je dois le guider et l’inspirer pour qu’il aboutisse à la « meilleure découverte », au meilleur son.

Un outil assisté par ordinateur, permettant d’analyser et de classifier un grand nombre de fichiers sonores à partir des caractéristiques de leur timbre, a joué un rôle catalytique dans le processus compositionnel. Il a fourni les données nécessaires à la création de séries de sons fondées sur les similarités de leur timbre.

La partie électronique enregistrée correspond à un amalgame de sons concrets synthétisés et de sons instrumentaux abstraits qui, par leurs références et leurs sémiotiques, visent à créer une expérience sonore riche.

Les transformations live apportent de nombreuses possibilités ; en outre, elle font le lien entre l'instrumentation acoustique et les sons fixes. L’ordinateur devient un membre supplémentaire de l’ensemble et contribue au résultat final. Il suit, rassemble, analyse, retient, classe ce que font les autres. Il est capable de prendre des décisions et interagit avec ses « collègues » avec expressivité, tout en tenant compte de ses propres qualités, possibilités et limitations sonores.

1. Notes du compositeur.

Panayiotis Kokoras