Ondřej Adámek (1979)

Ça tourne ça bloque (2007 -2008)

pour dix instruments et électronique

œuvre électronique

  • Informations générales
    • Date de composition : 2007 - 2008
    • Durée : 16 mn
    • Éditeur : BabelScores
    • Commande : Integra
Effectif détaillé
  • flûte alto, cor anglais, clarinette basse, basson, percussionniste, clavier électronique/MIDI/synthétiseur [sampler] , violon, violon II, alto, violoncelle, contrebasse

Information sur la création

  • Date : 10 juin 2008
    Lieu :

    Paris, Ircam, Festival Agora


    Interprètes :

    l'ensemble Court-Circuit, direction : Jean Deroyer.

Information sur l'électronique
Dispositif électronique : échantillonneur - sampler

Observations

Enregistrement audio de la création à l'Ircam : https://medias.ircam.fr/xbaef87_ca-tourne-ca-bloque-ondrej-adamek

Note de programme

En 2007, j’ai bénéficié d’une résidence de quatre mois à la Villa Kujoyama à Kyoto. Ce fut l’occasion d’observer différentes typologies vocales dans la culture japonaise. À Kyoto, on peut entendre exactement en même temps, dans un temple bouddhiste, des moines chantant de merveilleux sutras et une cacophonie de jingles électroniques acidulés provenant du magasin voisin.

Premier mouvement :
Ça tourne ça bloque
s’ouvre sur un jingle électronique entendu dans un magasin de jouets à Kyoto et la mélodie en glissando d’une vendeuse d’Osaka qui souhaite la bienvenue à tous les clients lorsqu’ils ouvrent la porte, faisant tinter au passage une petite clochette – deux sons que j’ai enregistrés avec un microphone caché.
Mon ami Gilbert parle d’un certain caractère « robotisant » du comportement des Japonais en ces termes : « Quand tu entres dans un magasin, se produit quelque chose comme un réflexe pavlovien. »


Deuxième mouvement :
Mon amie japonaise Masako parle incroyablement vite et sa voix est grave et belle. Je lui ai demandé de raconter au micro une anecdote personnelle, le plus rapidement qu’elle le pouvait : « Je rêve souvent que je suis sur un quai de gare et que je cours, je cours, le train est sur le point de partir. Avant que je puisse sauter dedans je me réveille. »

Troisième mouvement :
Mon ami Pascal développe plusieurs sujets en même temps :
 « Les robots sont un fantasme, se substituant à l’homme, créant une pseudo-humanité... Une psychologie auto-inhibante : chaque fois qu’une tâche les sort de leur zone de confort, ils sont perdus, bloqués, gelés, ils ne trouvent pas la solution... »
La voix de Pascal est entrecoupée par l’enregistrement d’une cérémonie exceptionnelle, qui se tient dans un temple de Kyoto. Des centaines de personnes tapent à l’unisson sur des woodblocks en récitant obstinément « Buddha Amida ». Le tempo s’accélère grandement et j’utilise différents extraits de cet enregistrement pour générer d’abrupts changements agogiques afin d’évoquer quelque chose de machinal.

Ondrej Adámek, note de programme du concert du 26 juin 2019 à la Maison de la musique de Nanterre.