Unsuk Chin (1961)

Xi (1998)

pour ensemble et électronique

œuvre électronique

  • Informations générales
    • Date de composition : 1998
    • Durée : 23 mn
    • Éditeur : Boosey & Hawkes
    • Commande : Ensemble intercontemporain
Effectif détaillé
  • flûte (aussi flûte piccolo, flûte alto), hautbois (aussi cor anglais), clarinette, basson (aussi contrebasson), cor, trompette, trombone, tuba, 2 percussionnistes, harpe, piano, clavier électronique/MIDI/synthétiseur [keybord sampler] , violon, violon II, alto, violoncelle, contrebasse

Information sur la création

  • Date : 24 février 1999
    Lieu :

    France, Paris, Cité de la musique


    Interprètes :

    l'Ensemble intercontemporain, direction : David Robertson.

Information sur l'électronique
Information sur le studio : Studio électronique de l'Université Technique de Berlin
Dispositif électronique : sons fixés sur support

Observations

Il existe une version simplifiée avec 6 haut-parleurs, sans électronique live ni clavier électronique (pas de sampler/échantillonneur).

Écouter un enregistrement de l'œuvre en 2008 : https://medias.ircam.fr/xea8fda_xi-unsuk-chin

Note de programme

Après ParaMetaString (1996) pour quatuor à cordes et électronique, et Allegro ma non troppo (1993-1994) (nouvelle version avec percussions), Xi est la troisième œuvre d’Unsuk Chin, et la plus élaborée, à juxtaposer sons instrumentaux et sons électroniques en visant une fusion parfaite de ces deux sonorités. Le titre Xi (mot coréen prononcé comme le C anglais) qui signifie « noyau/origine », « la plus petite particule », a ici une double connotation : d'une part, un programme de synthèse granulaire spécialement écrit pour cette œuvre, qui permet de modifier simultanément, grâce à un procédé de transmission graphique, les paramètres (durées, distances, hauteurs) d'infimes « grains » prélevés sur les sons enregistrés ; d'autre part, sur le plan formel et esthétique, la métamorphose, tout au long de la pièce, d'un certain nombre de cellules génératrices (obtenues à partir de sons instrumentaux traditionnels : piano, violoncelle et contrebasse), dont l'« identité » est néanmoins aussi peu reconnaissable qu'un atome sur la peau d'un être humain. Ainsi, l'auditeur ne percevra pas les bruits de souffle audibles au début de la pièce comme étant d'origine instrumentale.

Les cinq sections de l'œuvre s'enchaînent sans interruption, tout en gardant un caractère distinct, selon la qualité des « grains » sonores et des processus de modification mis en oeuvre. Le déroulement des sonorités décrit une courbe partant du bruit du souffle au début de la première section, filtrant progressivement des sons à hauteur définie (représentés dans la partie instrumentale par des textures micro-tonales), pour aboutir aux déploiements harmoniques, à attaque accentuée, de la deuxième section. La troisième section introduit une superposition de couches harmoniques à pulsations décalées. Le total chromatique (la totalité des douze demi-tons de la gamme) est atteint dans la quatrième section, marqué par une très forte accélération du tempo et une densité croissante de la facture. La cinquième section revient à l'état initial, conférant à l'oeuvre un caractère cyclique. L'équilibre avec les douze pistes de la bande magnétique est assuré par une légère amplification des instruments. Une partie des sons électroniques est retransmise par un échantillonneur. Un programme inédit de réglage spatial permet une progression libre entre les seize pistes de la bande magnétique et les seize sorties, quelle que soit la position réelle des haut-parleurs.

Frank Harders-Wuthenow.