Beat Furrer (1954)

Concerto (2007)

pour piano et ensemble

  • Informations générales
    • Date de composition : 2007
    • Durée : 17 mn
    • Éditeur : Bärenreiter
Effectif détaillé
  • soliste : 1 piano
  • 2 flûtes (aussi 1 flûte piccolo), 1 hautbois, 3 clarinettes (aussi 2 clarinettes basses), 2 bassons (aussi 1 contrebasson), 1 saxophone ténor, 2 cors, 2 trompettes [en ut] , 2 trombones, 3 percussionnistes, 1 piano, 1 accordéon, 1 violon, 2 violons II, 2 altos, 2 violoncelles, 1 contrebasse

Information sur la création

  • Date : 12 janvier 2008
    Lieu :

    Centre Pompidou, Paris


    Interprètes :

    Dimitri Vassilakis, piano, Ensemble intercontemporain, direction : Beat Furrer.

Observations

Version pour piano et ensemble du concerto pour piano et orchestre créée le 1 novembre 2007 à Cologne par Nicolas Hodges et l'orchestre symphonique de la WDR, sous la direction de Peter Rundel.

Écouter l’enregistrement du concert du 12 janvier 2008 au Centre Georges Pompidou : https://medias.ircam.fr/x0e9feb_concerto-pour-piano-et-ensemble-beat-furre

Note de programme

Le clavier non-tempéré

Le Concerto pour piano et ensemble de Beat Furrer est le prolongement et l’aboutissement de son étude compositionnelle sur les sons du piano, ses phénomènes, ses résonances, ses spectres harmoniques, l’utilisation de ses pédales, explorée auparavant dans des œuvres pour piano solo comme Phasma (2002) ou Drei Klavierstücke (2004) ainsi que dans Nuun pour deux pianos et ensemble (1995/1996).
« Mon but principal était », dit Beat Furrer, « de donner au piano une résonance tout au long de la pièce et de conserver la plasticité de ses sonorités. Ces sonorités demeurent le centre gravitationnel de la pièce tandis que l’orchestre joue le rôle d’amplificateur, donnant une étendue sonore au piano. » Le Concerto pour piano et ensemble a recours a la spatialisation sonore du piano comme technique de composition. Le grand ensemble devient l’espace de résonance de l’instrument soliste, dans lequel les différentes sonorités et possibilités d’articulation du piano sont amplifiées : de métalliques, fracassantes, à cristallines. Une importance particulière est accordée aux sons et aux timbres tremblants des notes graves des cordes : le « non-tempéré dans le tempéré » est ici le point de départ du développement harmonique. (...) Les notes muettes des cordes graves du piano solo acquièrent une résonance par les instruments de l’orchestre et les sons d’octavin du deuxième piano ; elles coulent pour ainsi dire de l’instrument solo dans l’espace sonore environnant. De ces vibrations, Beat Furrer développe un mouvement rapide de sextolets, qui entraînent le dispositif complet dans des cascades toujours plus fulgurantes du piano solo. Les structures harmoniques du début sont ainsi transformées en structures rythmiques. Le martellato règle ces sextolets qui transforment de plus en plus l’expression de l’événement tout entier. Il en résulte une figure emportée toujours plus loin dans l’aspiration du mouvement moteur. La progression dynamique correspond à un élargissement de l’espace sonore, jusqu’aux sons aigus du piano, de l’accordéon, et de la trompette, conjugué à une transformation sonore. « Le processus conduit à un son de plus en plus métallique, très aigu, ressemblant à un gong. Il est interrompu par deux lignes graduellement ascendantes, aboutissant aux sonorités et résonances les plus aiguës qui puissent être, comparables au son d’un wood-block. Commence alors un processus de modulation vers les sons cristallins. Les bouteilles de verre entament une ligne descendante ; le piano y a également recours. Lors de ces périodes répétées dans les régions aiguës, le martellato indique un tournant vers une autre sonorité, isolée, brutale. » (...)

Marie Luise Maintz