Figura IV/Passaggio per quartetto d’archi, composé en 1999, est le quatrième volet d’un cycle qui en compte cinq, pour accordéon, quatuor à cordes et violoncelle (1997-2000). Les cinq pièces sont une réaction compositionnelle aux sculptures tardives d’Alberto Giacometti : « Je considère ces oeuvres d’art comme une approche, une paraphrase, une “aide visuelle”, écrit Pintscher. À l’évidence, les impressions visuelles ne peuvent être mises en musique – aucune véritable transposition interdisciplinaire entre les apparences sonores et visuelles ne peut exister. Mais on peut tenter une juxtaposition des élaborations respectives des deux langages artistiques, comme une convergence mue par des parallèles. » L’un de ces parallèles entre les deux langages artistiques est l’aspect monochrome des surfaces si travaillées des sculptures de Giacometti. Dans ce contexte, la monochromie se traduit par le jeu multiple de la réflexion lumineuse à sa surface, provoqué par les lignes et rides qui strient le bronze. Dans la musique de Pintscher, cela se manifeste par une réduction extrême. La pièce prend sa source dans une unique structure filiforme, laquelle se voit éclatée en particules multiples, comme un prisme réfracte la lumière, qui se développent au cours de la pièce. Ainsi l’auditeur a-t-il le sentiment de tourner autour de l’œuvre d’art qu’il contemple, changeant constamment de point de vue.
Source : Bärenreiter.